N'apporte rien au genre

Yeon Sang-ho aura donc vu deux de ses films débarquer en cette année 2016 sur le continent européen. Si Dernier Train pour Busan a été très remarqué, il n'en est pas le même pour Seoul Station. La sortie en Blu-Ray du premier permet de voir débarquer dans les bonus ce film d'animation. Et à la vue de celui-ci on comprend mieux pourquoi il n'a pas droit à une sortie à son propre nom.

Concrètement, Seoul Station n'est pas le plus mauvais film qu'il m'ait été donné de voir. Mais il reste quand même largement insuffisant en terme de qualité. La faute à un scénario d'une part qui comporte quelques bonnes idées mais largement flanquées en l'air par le nombre de clichés qui composent l'oeuvre et ensuite en raison d'une animation datée.

Le scénario comporte quelques idées intéressantes donc. D'abord le choix d'antihéros comme sujets principaux du film. Malheureusement, l'un ou l'autre sont à mes yeux assez ennuyeux et ne présentent aucun intérêt (je pense notamment au SDF récurrent dans les quinze premières minutes qui ne fait que se lamenter). Bien entendu, ce sont des paumés pour l'ensemble mais il y a quand même énormément de noirceur dans la présentation des personnages. Ensuite, les quinze vingt dernières minutes sont de loin les plus intéressantes notamment à travers la révélation du père. C'est amené sans qu'on s'y attende forcément mais au final, les indices sont bien présents mais discrètement disséminés dans le film.

Malheureusement, l'oeuvre n'apporte absolument rien au genre Zombie et nous propose les clichés. D'autant que le spectateur a désormais l'habitude avec ce genre de films.

Au niveau de l'animation, c'était plutôt pas mal l'idée d'offrir une oeuvre remplie de zombies sous le format de l'animé. Si les environnements ne sont pas trop mal foutus, il n'en est pas le même avec l'animation des personnages. Raides comme des piquets, ceux-ci donnent l'impression de courir avec des balais dans le cul tant leurs mouvements sont limités. Le summum revient peut-être au fait de nous faire croire dans la séquence du métro que la bonne femme est infectée alors que le spectateur a vu que non. Pendant quelques secondes, j'ai cru que le réalisateur se foutait de moi.

Bref, Seoul Station ne mérite pas que l'on s'y attarde forcément, proposé en bonus d'un autre film ça peut être sympa. Après, quand on voit les bouses qui sortent chaque année et qui ont droit à de multiples éditions et coffrets DVD ou Blu-Ray, on se dit quand même que le sort est un peu injuste pour Seoul Station qui ne fait que se fondre dans un moule de manière médiocre.