Sept ans de réflexion est la première collaboration entre Billy Wilder et Marilyn Monroe, avant de se retrouver quatre ans plus tard pour Certains l'aiment chaud. C'est aussi l'adaptation d'une pièce de théâtre à succès, pour le vent de liberté qu'elle insufflera dans la rigidité des mœurs américaines, mais qui malheureusement n'échappera pas à la censure lors de son passage sur grand écran.
Billy Wilder caricature ici l’homme occidental et ses élans de mâle en chaleur. Et c'est notre héros Richard Sherman (Tom Ewell) qui va en faire les frais, sans jeu de mots. Homme marié avec enfant, il se retrouve seul un été à Manhattan, lorsque sa femme et son fils partent en vacance. C'est alors que débarque sa nouvelle voisine (Marilyn Monroe) qui ne tarde pas à lui faire tourner la tête. Sa conscience va faire le yoyo permanent entre fidélité pour sa femme et désirs sexuels pour sa "plus que charmante" voisine.
Dans la pièce de théâtre, le personnage est sensé ressentir de la culpabilité après avoir trompé sa femme. Or jamais il n'y aura de passage à l’acte dans le film, hormis deux ou trois petits bisous innocents et une chute suite à une tentative d’étreinte. La censure est passée par là, elle ne pouvait pas tolérer ce genre de mœurs sur grand écran. La censure remporte donc la première manche contre Billy Wilder et Tom Ewell ne trompera pas sa femme. Mais du coup, comment expliquer son sentiment de culpabilité ? Sans tromperie, pas de sentiment de culpabilité et le film tombe à l'eau. Billy Wilder arrivera tout de même à contourner la censure dans l'écriture du film (tout n'est qu'allusions sexuelles dans les dialogues) et en exploitant tout le potentiel de Marilyn, objet de tous les désirs. Billy Wilder remporte donc la seconde manche contre la censure et son film va défrayer la chronique.
Tout l'intérêt du film repose donc sur Marilyn, la voisine sans identité (on ne connait même pas son nom) au physique de rêve. C'est sans le moindre doute le film plus célèbre de toute la carrière de Marilyn, pour la fameuse scène de la bouche de métro dans laquelle la robe de Marilyn se soulève laissant entrevoir ses jambes, scène qui appartient maintenant à l’histoire du cinéma. Quant à Tom Ewell, il a été choisi pour le rôle masculin parce qu'il interprétait déjà ce personnage dans la pièce de théâtre et pour ses talents de comique. Mais voilà, alors qu'il est sensé être le protagoniste principal du film et l'atout comique du film, il se fait littéralement voler la vedette par Marilyn. Non seulement elle est à tomber, moulée dans des tenues les plus affriolante, mais en plus elle nous dévoile tout son potentiel comique ici.
Tout le film repose donc sur Marilyn et sans elle le film perdrait tout intérêt. Marilyn à toujours été pour moi une actrice formidable et elle le restera à jamais.