Western efficace, qui lorgne avec panache du côté du revenge movie en plus de faire gentiment teinter la petite corde romantique. En même pas 80 minutes, la messe est dite, la poussière recouvre les cadavres et la demoiselle en détresse rougit devant son sauveur. En bref, un chouette moment de détente, que demander de plus sinon peut être quelques ficelles narratives en moins...
[Le reste de cette bafouille n’hésitant pas à s’épancher sur quelques détails du script, il vaut mieux avoir été témoin de l’occision des 7 bougres en question avant de poursuivre cette lecture].
... Il est en effet bien difficile d’avaler la manière avec laquelle Budd Boetticher se débarrasse d’un coin de son triangle amoureux pour compléter sa romance. « He was not a half man », c’est un peu court vieil homme, il y avait sans doute mieux à faire pour récompenser l’ancêtre de sa droiture hors norme et de sa capacité à laver le linge. Cela étant dit, le reste est de si belle facture qu’il serait bien ingrat de réduire Sept hommes à abattre à sa seule erreur de parcours tant il se révèle être un exemple de narration, ou la preuve qu’il est possible de faire concis tout en étant d’une redoutable efficacité.
Bien malin celui qui pourra prédire le rôle réel des deux tourtereaux que le ténébreux Stride prend sous son aile, et c’est certainement la singularité de ce western particulièrement divertissant. Un détail qui n’a pas spécialement grande répercussion mais qui permet de relancer la machine alors même qu’elle commençait à ronfler sa routine. Stride met pied à terre, raccroche sa casquette paternaliste (intéressé quand même, vil chenapan, mais qui lui reprochera de laisser Gail Russell lui faire tourner le stetson) il est temps pour lui d’aller ôter la vie.
Et zigouiller du bandit, c’est quelque part sa spécialité. Ex-shériff de son état, quand il s’agit pour lui de faire parler la poudre, elle n’est pas d’escampette. Le dernier acte, en ce sens, est particulièrement âpre. Aucune place pour le suspens, seul le pragmatisme de la compétence énonce sa loi : il y a les tireurs qui se débrouillent, d’autres plus confirmés et enfin Stride. Au sommet de la chaîne alimentaire, il dérouille le plus habile des jongleurs de barillet avec la grâce d'un crotale en plein soleil. Son dernier duel à l’issue soudaine –contre un Lee Marvin délicieux– est un chouette moment de cinoche, entièrement porté par un montage fougueux. Une belle leçon de maîtrise : Sept hommes à abattre n’est pas un western spécialement ambitieux, mais diable qu’il est divertissant.
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7.5/10