Tout est censé se passer en 1980. La film a été tourné en 64, soit 17 ans avant l'époque dans laquelle se situe l'action. Cette époque étant à présent passé il faut reconnaître que dans le visuel rien ne correspond. Visuellement le film a tout des années 60. Le réalisateur ne pouvait pas penser qu'il y aurait des vêtements horribles, des hommes à moustaches et des lunettes de soleil miroir. Se projeter dans le futur n'est pas aisé, si on anticipe la technologie du futur on a de grandes chances de se planter. Et si on reste dans la technologie de l'époque contemporaine au tournage, ça n'a rien de crédible. Cette histoire est celle d'un homme qui ne croit pas au désarmement nucléaire. Les russes et les américains ont conjointement décidé de se débarrasser de leurs bombes atomiques. Mais ce choix n'est pas celui d'un général qui n'envisage rien d'autre que la force. Son but n'est pas d'utiliser la bombe, mais d'être craint par l'ennemi. Enfin il n'hésitera pas à frapper le premier, dès que l'occasion lui sera donnée. Frankenheimer se frotte à la menace nucléaire, un thème qui plane fortement sur les États-Unis des années 60. Si le film traine avec lui l'angoisse d'une nation, il n'est pas pleinement prenant. Tout est un peu trop long et mou. Les acteurs sont convainquant et le noir et blanc de Frankenheimer est splendide. Mais même avec ces atouts, il manque le truc en plus pour faire un très bon film.