Découverte chronologique du cinéma. Etape 1 : La préhistoire (1878 - 1894)
L'homme a toujours voulu reconstituer le mouvement. Durant tout le XIXe siècle, des savants, physiciens et autres bidouilleurs ont créés des jouets optiques toujours plus sophistiqués (kaléidoscope, thaumatrope, phénakistiscope, zootrope, praxinoscope ...). Ces appareils bien que fonctionnels offrent un intérêt très limité. Ils répètent des séquences très courtes (1 à 2 secondes maximum) et uniquement dessinées ou peintes.
En parallèle s'est développée la photographie. La première en 1827 a nécessité 10h d'exposition. Ce temps va diminuer tout au long du siècle. Il est d'une vingtaine de seconde en 1864, moins d'une demi seconde en 1878.
Dès lors, on peut photographier une scène en mouvement en limitant l'effet de flou.
Ainsi, la technologie est prête pour décomposer le mouvement. Cela tombe bien, depuis quelques années un débat a lieu à propos du mouvement d'un cheval au galop. Y a-t-il un temps ou les quatre pattes de l'équidé sont sans contact avec le sol? Après plusieurs expériences infructueuses, c'est Eadweard Muybridge qui va apporter la preuve irréfutable qu'il y a bien un temps de suspension. Sa méthode? Photographier le cheval a plusieurs reprises dans un temps très court et pour cela il va utiliser 16 appareils photos qui vont se déclencher tour à tour. La première décomposition de mouvement vient d'avoir lieu et par la même occasion la preuve qu'un cheval a bien un temps de suspension totale lorsqu'il galope.
Aujourd'hui la scène est souvent montrée sous forme de vidéo. Or à l'époque rien ne permettait de la visionner de cette façon, ce n'était d'ailleurs pas l'objectif de la démarche. On est donc encore loin du cinéma, mais c'est une première étape importante.