Seraphim Falls raconte la traque de Pierce Brosnan orchestrée par un Liam Neeson impitoyable, dont on ne connaîtra les motifs de vengeance qu'à la fin (et quels motifs !).
Ce western se démarque de tous les autres westerns que j'ai vu par de nombreux points. On est d'abord constamment étonné et fasciné par les incroyables capacités de survie de Pierce Brosnan, véritable bête sauvage qui ne cesse de faire preuve d'endurance et d'inventivité (la scène du cheval mort !, qui sera reprise dix ans plus tard dans The Revenant) pour échapper à ses poursuivants. Tour à tour, la proie devient parfois, lorsque les occasions s'y prêtent, le prédateur. Venant de voir The Revenant, je lui préfère de loin Seraphim Falls dont la réalisation est plus en retrait, mais l'action du film plus viscérale.
Liam Neeson n'est pas en reste en traqueur dur et impitoyable, sans coeur, l'une des vertus du film étant de laisser planer très longtemps le mystère sur les ressorts qui le poussent à vouloir mettre la main sur cet homme. Encore une fois, le film ayant des échos avec The Revenant, je préfère ce personnage que la vengeance aveugle, au Di Caprio qui reste équitable jusqu'au bout. Drôle comme le personnage de Liam pue la détermination sans que l'histoire le fasse tomber dans dix catastrophes toutes plus exagérées les unes que les autres.
Si ce n'est une fin mystique (avec l'apparition d'un Indien, puis d'Angelica Huston) assez déroutante la première fois, notamment parce qu'elle engage le film dans une voie imprévue et pas forcément en adéquation avec ce qu'on vient de suivre (en ce qui concerne le ton), Seraphim Falls semble raconter la fin de l'Ouest d'une manière métaphorique, jusqu'à la confrontation finale dont je vous laisse découvrir la résolution.