Je ne sais pas trop ce qui me pousse à écrire quelque chose pour ce tas de boue en CGI: le film en lui-même pour lequel il n'y aurait finalement pas grand chose à dire, ou les remarques énamourées de certaines personnes concernant Joss Whedon.
Pour ce qui est du film...
Ce n'est pas grand chose: une civilisation décadente, avec des barbares cannibales et des vaisseaux spatiaux, et surtout une élue en plein milieu et un ersatz d'Han Solo en plein milieu, il faut ce qu'il faut pour forcer la porte de Nanarland.
La bêtise du film est à l'image de l'affiche, avec une héroïne autiste mais implacable ou presque, envoyant des high kicks à la tête de ses ennemis...
Mais que peut-elle donc faire au sein d'un script d'une faiblesse indigente: les personnages sont inintéressants, le décor est inintéressant et ce qui est raconté semble foutrement copieux pour un seul film. l'explication venant du fait que c'est une série à l'origine... Et pour développer un tel concept, encore faut-il s'en tenir à un point ou deux pour ne pas se retrouver déborder...
Mais de toutes les façons, Whedon, Habitant De La Lampe, ne sait pas gérer une histoire, et du coup se contente de dialogues explicatifs expédiés par la fenêtre avant de vite fait passer à autre chose. "L'histoire" est plus que torchée, à croire que le rythme qu'il impose vise à planter un arbre pour cacher la forêt de la vacuité du script en question.
Sans aller dans un délire crypto-philosophique, au moins utiliser le matériel à disposition pour raconter quelque chose et lui donner un sens aurait peut-être été intéressant;
Pour ce qui est du réalisateur...
Mis à part en France où nous nous trouvons encore à la préhistoire du cinéma, tellement sommes-nous surtout préoccupés par ses coûts de production, il est quand même difficile de louper sa réalisation.
Whedon ne déroge pas à la règle. Même si les images entièrement en CGI font artificiel, l'image est globalement propre... A condition de considérer, bien entendu, qu'une caméra à l'épaule puisse faire une "image propre"...
Il est franchement détestable d'être secoué dans tous les sens pour "suivre" une histoire qui, en fait, n'en vaut pas la peine.
Voilà donc le "génie" de certains réalisateurs: obstruer la vision du spectateur pour que celui-ci s'extasie sur la noirceur d'une pièce noire, générée par la fermeture de ses propres yeux.
Oh la la la qu'c'est coloré, Oh la la la qu'c'est un univers trop bien, blablabla, non mais je rêve - ou plutôt cauchemarde, on en vient à ériger les yesmens d'Hollywood comme des génies du cinéma en oblitérant toute l'histoire du cinéma justement, et tout ça parce que l'autre fait des montagnes russes (et c'est à peu près tout ce qu'il sait faire avec d'ailleurs) avec son objectif. C'est un peu comme si on crachait sur un boeuf bourguignon cinq étoiles tout en érigeant l'hamburger à un euro de MacDo comme le summum de la gastronomie...
Des baffes se perdent, j'vous jure...