J'ai toujours du mal avec ce genre de film. C'était déjà le cas avec God Bless America, où un employé abattu par la bêtise ambiante de la société finit par tenter de se débarrasser de toutes les personnes stupides qu'il trouve. Serial Blogueuse opte pour le film de vengeance sur fond de thématique technologique et sociétale, afin de délivrer une histoire dont il est difficile de cerner s'il s'agit plus de comédie cathartique ou de drame spéculatif. Peut-être les deux après tout.
Katja Herbers interprète une journaliste pigiste nerveusement à bout des suites d'un harcèlement ayant lieu à son encontre sur le réseau social twitter et du tapage diurne imposé par son voisin manifestement très bricoleur, qui décide d'éliminer les différents harcelers et trolls dont elle retrouve la trace.
Si tout d'abord le film semble nous emmener sur la piste du film violent cathartique et comique (coup de poêle cartoonesque à l'appui), la trame et le ton semblent évoluer vers un tout autre registre lorsque des personnages secondaires sont confrontés aux faits. Là, le film ressemble d'avantage à une sorte d'avertissement sur la justice vengeance ou le retournement des torts décuplés. "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté" disait le non moins sanguinaire révolutionnaire Saint-Just. Pas de respect pour les ennemis du respect devrait-on dire pour les circonstances de cette histoire.
En fait, la dénonciation de cette radicalité pourrait être nette lors de la scène du discours de "l'héroïne" sur la liberté d'expression entrecoupé par les images d'elle même en train de pourchasser une cible, un contraste entre les valeurs et les actes qui pourrait très bien faire référence aux dérives d'un militantisme qui se veut révolutionnaire et emploie les méthodes du bourreau quitte à ressembler à la réaction, s'il n'en pousse pas carrément la logique jusqu'à la suppression pure et simple des adversaires.
Mais là aussi, le film semble vouloir nous voir jubiler de cette dérive, rejoignant la catharsis du début, mais créant surtout une ambiguité irrésolue par le final. Difficile donc, de dire ce que le réalisateur ou le scénariste ont voulu signifier, et on est un peu dubitatif devant ce défilé de Saint-Just au pays de l'apôtre de la raison et de la liberté.
Je mets 1 étoile pour le sujet, 2 étoiles pour le jeu d'acteur, et une pour je ne sais trop quoi mais comme j'ai décidé de ne pas mettre de note en dessous de 4 il faut bien que je m'y tienne.