Série noire a un titre trompeur car il peut annoncer un polar de prime abord.On se rend finalement compte qu’il faut considérer la série comme accumulation d’événements terribles,soit son sens littéral.Dewaere,avec le personnage de Poupard,VRP désargenté,nous emmène dans l’antre d’un azimuté effrayant et pathétique.Sa performance est sidérante et nous fait même nous demander à tel point il est entré dans le personnage ( bien avant Daniel Day-Lewis).Ce qui dérange,malmene,c’est cette description de rapports diffus à la réalité de Poupard qui trompe,transgresse et fait croire au Père Noël à des esprits faibles ( Mona,le pauvre gars à qui il donne sa recette mal acquise pour se racheter une conscience de ce boulot avilissant qu’il hait).Bavard,projetant sa réalité comme une norme,Poupard saoule et se perd malgré lui.Alain Corneau a insufflé à Série noire une force,une dissonance certaine mais sa pénibilité d’appropriation coexistant avec des abjections renouvelées et sans issues,provoque la nausée.Un rayon de soleil,aussi minime soit-il,n’aurait pas été de trop pour relever l’ensemble.Or je doute, que cette concession à un réel impitoyable,n’aurait même pas vu le nom de Dewaere au générique.L’acteur allait au bout des choses,quitte à se faire mal et ne surtout pas éviter la composition absolue. Et cette position questionne encore aujourd’hui et nous fait demander si Dewaere digèra ses rôles dramatiques si extrêmes vu sa disparition prématurée.