Pierre Foucaud réalise un polar typé -rebaptisé "Leur compte sera réglé" après la sortie du film homonyme d'Alain Corneau- une histoire de gangsters à l'américaine (musique de Sidney Bechet en prime) qu'on jugera aussi passable que surannée. Ce qui, du reste, paradoxalement, constitue le principal intérêt du film, un autre étant d'y découvrir les jeunes Robert Hossein et Roger Hanin, mal dirigés, s'exercer au rôle de truand.
L'intrigue fondée sur les règlements de comptes entre bandes rivales est tout autant superficielle que factice. Henri Vidal en est le personnage central, à peine sorti de prison, rejoignant un clan de malfaiteurs au sein duquel il rencontre l'hostilité et la jalousie de Jo l'impétueux (Hossein) tandis qu'Erich von Stroheim (dans une pige anecdotique) joue les chefs de gang en robe de chambre. Cette vision du gangstérisme flirte avec l'ingénuité et l'amateurisme. Chacun joue au mauvais garçon sur les mots de Michel Audiard (dont on découvre le sens de la formule cocasse et lapidaire) et dans un esprit de cinéma policier populaire très éloigné des réalités. Plus que le sujet, bien commun, c'est la somme de personnages maladroits, la dialectique simpliste du malfaiteur de cinéma qui nous divertissent.