Un homme danse, tourne sur lui-même dans ses beaux vêtements chics. Il est là. Il n'est nul part. Cet homme là est un rat, un rat que j'ai aimé, beaucoup aimé. Une fouine sans scrupule nous emmenant dans la danse du beau Machiavel. "C'est l'amour" dit-il, l'amour. L'amour amène la haine et cette haine sort par ses yeux noirs comme des larmes incontrôlables.
Série Noire parle d'amour, l'amour dur et horrible où seule la violence de notre corps est aussi forte que cet amour. Série Noire parle d'argent, l'argent qui nous aveugle et joue avec nos mains comme des marionnettes insensées recréant les gestes de leur maître. Série Noire parle d'un décor, ce décor morose et terne ou seule l'odeur des désillusions cachées noie le ciel gris dans une enveloppe de terreur. Mais Série Noire parle d'un homme, un homme qui aime l'amour, qui désir l'argent, et qui est malade de son décor. Un homme qui se bat, pour faire vivre son cœur et son esprit. Un homme cherchant désespérément à ne plus avoir peur de craindre. Cette crainte qui est là mais qu'il couvre par ses paroles, cette crainte jaillissant des bras des ces femmes, ces femmes belles mais si perdues qui perdent cet homme là en l'aveuglant de leurs yeux pures mais si tristes.
Série Noire est un film, un film éblouissant où les acteurs lancent la danse des émotions jusqu'à ce que le spectateur se lève à son tour pour les rejoindre. On danse, danse, danse dès que les lumières s’éteignent et on espère secrètement qu'elles ne se rallumeront jamais devant ce poème froid.