Comme souvent chez Amalric, on ne comprend d'abord rien à ce qu'on voit.
Si on ne connait pas le synopsis du film, ce qui était mon cas, il faut attendre une petite heure pour commencer à saisir de quoi il est question. Amalric malaxe dans son creuset poétique sons, images, temporalités, vivants et morts, souvenirs et rêves. C'est le plus souvent exaspérant, et parfois beau.
De cette sophistication inutile, on ne retient au final pas grand-chose, si ce n'est quelques éclairs lancés à travers le jeu de Vicky Krieps, malheureusement un peu bridée dans un rôle dans lequel elle ne peut pas faire grand-chose d'autre que la "veuve éplorée qui rêvasse en triant les photos". Quand les acteurs peuvent se lâcher un peu (la scène de la boîte de nuit et quelques autres), Serre-moi fort prend une toute autre dimension, moins doloriste et plus sensible. Ces moments sont malheureusement trop rares.
Beau, mais froid.
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