Seul contre tous
7.2
Seul contre tous

Film de Gaspar Noé (1999)

Seul Contre Tous réalise pleinement la volonté installée par Gaspar Noé dans Carne (qui était clairement une note d’intention pour ce long). Un récit sur la haine et la misère qui règne sur les plus basses classes d’une France stérile. Le boucher pense, soliloque, se laisse aller à ses fantasmes, à ses désirs. Mais n’agit pas car les lois, la morale et la justice des puissants l’en empêchent.


M’a marqué cette scène où il planifie un plan de vengeance, qui sort de ses tripes et véhiculé par son sang chaud, tout en baissant les yeux, triste et désemparé. Voilà le funeste sort réservés aux moins fortunés : « Fantasme, mais reste tranquille et ferme ta gueule. » Déchirant.


Des superbes idées de mise en scène, avec des plans sur des brèves de comptoir, presque documentaires, d’une fixité et d’un jeu déconcertants de réalisme, tant ils sont basiques et le jeu hésitant.


Belle utilisation également du format 21:9 avec des plans de rues longues et vides, ou de cette femme qui allonge ses jambes d’un côté à l’autre de l’écran et établit le contact avec le boucher dans un taudis pourtant étroit.


Belle utilisation du son, également, avec une préfiguration d’une catastrophe à venir, par un tir de pistolet qui, finalement, n’arrivera jamais que dans sa tête, dans son imagination.


Le message social est clair, cru, peu appétissant : comme des morceaux de chair chevaline durement tranchés. La voix des misérables est entendue le temps d’un excès de rage mais reste muette : on l’oubliera malheureusement à la sortie du film. Du moins, on n’en fera probablement rien.

Ame-no-Uzume
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 29 sept. 2020

Critique lue 446 fois

3 j'aime

Amé-no-Uzume

Écrit par

Critique lue 446 fois

3

D'autres avis sur Seul contre tous

Seul contre tous
DjeeVanCleef
10

Voyage au bout de l'enfer.

Après ses joyeuses aventures passées, le Boucher sort de prison. Toujours la même chanson mais en pire. La bête est malade et déverse sa bile, creuse le sillon de la haine ordinaire, crachant son...

le 16 mai 2013

90 j'aime

19

Seul contre tous
Gand-Alf
7

Confessions intimes d'une misérable bite.

Refusé par toutes les chaînes de télévision, Seul contre tous, premier long-métrage de Gaspar Noé, aura mis cinq ans à voir le jour, le cinéaste ayant dû financer le film de sa poche. Un sacrifice...

le 22 juil. 2015

57 j'aime

3

Seul contre tous
YellowStone
6

La critique de Schrödinger

Ce film est une merde. 3/10C'est l'histoire d'un connard. Une espèce de prolo dégueulasse, un type incapable de voir au-delà du bout de son nez, qui n'a jamais rien fait de mieux que de se...

le 19 sept. 2013

36 j'aime

4

Du même critique

Raji: An Ancient Epic
Ame-no-Uzume
6

Princess of India

Je ferai court sur ce jeu : dernier espoir pour un Prince of Persia en 2020 [critique écrite avant l’annonce du remake de Sands of Time]. Il est intéressant de voir un jeu indien avec une femme, par...

le 29 sept. 2020

3 j'aime

1

Bloodstained: Ritual of the Night
Ame-no-Uzume
8

"T'inquiètes, je change deux-trois réponses pour pas qu'on voit que j'ai copié, frère."

Gros morceau que ce Bloodstained. Depuis le…. Revirement (disons revirement) de Konami (qui ne méritera même pas de texte en gras, tiens), et le départ des anciens, on attendait ce retour d’Iga, fier...

le 29 sept. 2020

2 j'aime

Paper Mario: The Origami King
Ame-no-Uzume
5

Paper marre, yo: The Boringami King

Enfin ! Ce seul mot décrit à lui seul l’expérience tirée de ce Paper Mario. Je craignais bien l’ennui après un Sticker Star plus que fastidieux. Malheureusement, ma crainte était fondée. Le jeu a...

le 29 sept. 2020

2 j'aime

4