Mon premier film de Gaspard Noé et je dois dire que c'est une sacrée claque !
Le film raconte la vie d'un raté et laissé pour compte par la société, pourtant fils de l'un de ses sauveurs elle ne veut de lui (son père ayant été résistant). La plupart de ses anciennes connaissances n'ont pour lui qu'un gentil mépris empreint de pitié comme si le protagoniste les rassurait dans leur situation.
La palette du film oscille entre gris, verdâtre et marronasse. Les décors sont glauques à souhait avec des boucheries mornes et des appartements au papier peint de motif fleuri ou d'un blanc fade, représentant une pauvre france qui meurt en silence dans ses hlm pas encore autant touchés par la criminalité (le film se passe en 1980).
Gaspard Noé transmet une vision extrêmement misanthrope de l'humanité avec un personnage principal qui veut en finir et se venger de tout ces tas de viande qui le méprisent, il est né orphelin et mourra seul.
Le film revient beaucoup sur la notion de morale tout du long, la provocant en abordant le meurtre, le ressentiment, l'inceste et l'homosexualité.
Si le film peut mettre très mal à l'aise au début avec son ambiance glauque, on ne regrette pas lorsqu'il démarre et que le protagoniste retrouve son humanité.
Du haut de mes 16 petites années, ce film ne fait qu'alimenter mes craintes du futur et de l'échec car ce film ne semble voir la vie que comme une éternelle recherche de sûreté et de sérénité et montre le destin de ceux qui échouent dans cette quête.