Jusqu'au bout du désespoir
Seul contre tous est la suite directe de Carne et commence là où le court métrage s'était arrêté. On reprend le même décor, le même personnage, le même thème, ce portrait d'un beauf convaincu que le monde entier s'est ligué contre lui et que seule la violence pourra "lui rendre sa dignité". Portrait aussi d'un monde où la morale n'existe plus.
Hélas, ce qui fonctionnait plutôt bien dans un format court de 38 minutes marche beaucoup moins bien dans un format de long métrage. Inondé sous une voix off envahissante qui, en reprenant les pensées du personnage, noie complètement les spectateurs (transformés en auditeurs) sous des propos répétitifs, le film tourne vite en rond. Visiblement, Gaspard Noé a tout mis dans son final et n'avait pas assez de matière pour arriver jusque là. Alors le personnage rumine sa haine pendant une heure et nous, on attend qu'il se passe quelque chose.
Puis viennent ces fameuses 20 dernières minutes. J'avoue avoir été plutôt surpris : ça ne ressemblait pas à ce que j'attendais, et la scène qui emploie le Canon de Pachelbel est franchement émouvante.
Les acteurs sont excellents et la reconstitution des années 80, jusque dans la photographie du film, est une réussite.
En bref, un film qui possède des qualités mais trop de défauts pour être vraiment intéressant.
Critique de Carne : http://www.senscritique.com/film/Carne/critique/34771627