Mars arnacks!
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J'avais assez peur de ce film, en fait j'avais peur de me faire chier, la BA m'avait gonflée (je n'étais même pas allé jusqu'au bout). De plus je craignais que Scott tente de faire son "Gravity" ou son "Interstellar", pire encore, son "2001" !!!!!
Mais les réactions à chaud, sans faire tomber mémé de sa chaise, sont plutôt bonnes (surtout que ce bon vieux Ridley se fait cracher sur laggle, notamment depuis Prométheus). Bref, je profite de l'envie de mon cousin de voir le film pour me décider à l'accompagner (puis même si le film est mauvais, avec un bon paquet de BAF dans les mains, moi je suis content).
Et quelle bonne surprise au final !
Déjà je tiens à m'excuser auprès de mon voisin à qui j'ai surement gâché la séance à force de rire, et de blagounettes échangés avec le dit cousin. Car oui, ce film est léger, il ne joue pas(/peu) la carte de l'humour mais celui de la légèreté. Point ici de mélodramatique, point de gravité (t'as compris le jeu de mot ?), point de destin de l'humanité. Et le film est intelligent là dessus, il prend complètement le spectateur au contre pied en lui servant un film de survie, sur Mars mais sans en faire des tonnes, un mix entre seul au monde et les Gardiens de la Galaxie. On rigole des patates (et du caca lol xd mdr), de la musique disco, de la référence what the fuckest au seigneur des anneaux dans une scène de Sean Bean. Le film n'est pas prétentieux, il ne marquera surement pas le genre mais ne cherche pas à le faire, il propose un divertissement honnête, frais, sincère, se permettant même le luxe d'être beau (mention spéciale à la tempête du début, un vrai régal visuel). Le film évite des écueils que je craignais, pas de plans tires larmes sur la famille du héro qui suit impuissante le destin de Matt devant leur écran de TV, pas de méchants chef de la NASA qui refuse de secourir Matt pour des raisons capitalistes genre "c'est trop cher de le récupérer" (et encore, le film semblait partir la dessus au début mais se rattrape très vite), pas de moments compte à rebours où tout le monde se mordille la langue ...
Cette qualité on peut la retrouver aussi dans l'écriture des personnages, comme le reste du film pas de quoi renverser un poney, mais on évite là aussi le piège des personnages "too much", ceux qui tombent dans l’existentialisme (même si la capitaine de l’expédition tombe un peu dedans) ou dans des états exacerbés de panique ou de dépression, ici les personnages (pas tous heureusement, ne tombons pas dans le cliché inverse où tout est trop joyeux tout le temps) se permettent de blaguer, de rire, les situations sont parfois décalés (notamment dans les échanges avec Matt par écrit). Tout ceci bien sur sans perdre de vue la situation et sa profonde complexité (comme l'atteste les différents coups durs qui boostent et rythme l'action).
Mais dans un sens, ces qualités sont aussi à la source des défauts du film, cet aspect léger si rafraîchissant empêche d'aborder le potentiel du film en profondeur (que ça soit les situations, l'état d'esprit des personnages - notamment celui de Matt Damon - la notion d'urgence ...). Attention, qu'on se le dise, ne pas aller en profondeur n'est pas gênant quand le résultat tient debout, est cohérent et bien fait (ce qui est le cas du film), mais on peut regretter ce manque à gagner (tout comme on peut apprécier l'humilité découlant du choix de la simplicité).
Les points forts et faibles du film sont les aspects pile et face d'une même pièce, si je voulais résumer toussa avec l'analogie qui pète (--> prout --> caca --> patate --> humour --> des likes pour la critique) je dirai que ce film c'est la pizzeria du coin, celle où l'ambiance y est géniale, le tenancier ultra sympa, celle où tu manges bien et en quantité, celle où tu ressors avec ce sentiment, non feint, d'avoir passé un vrai bon moment. Mais qui malheureusement, reste bien bien éloigné du monde de la grande cuisine.
De ce fait ma note est un gros sept, presque un huit (on verra dans le turfu). Une très agréable surprise où j'ai trouvé le film à un endroit où je ne l'attendais pas, une preuve que mieux vaut un très bon film léger qu'un moyen film grandiloquent/complexe/mature.
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le 28 oct. 2015
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