Un film en deux parties : la première raconte comment un membre d'une expédition sur Mars est laissé pour mort par ses compagnons qui rentrent sur Terre et s'organise pour survivre avec ce qu'il a. La seconde, plus attendue, raconte comment s'organise le sauvetage.


La séquence de début est très efficace. Elle fixe en quelques plans l'aspect désolé et antédiluvien de Mars, et la tempête minérale est haletante. L'organisation de la survie du héros est en partie présentée sous forme de found footage (il enregistre pour lui des vidéos de ce qu'il fait, sans avoir de communication avec la Terre). L'aspect survie, avec les patates, le plutonium (pas bien saisi l'intérêt, mais bon) est prenant, et l'agacement du héros, obligé d'écouter des classiques du disco, est jubilatoire. Je suis un avide spectateur de tous les films ayant trait à Mars, et j'ai rarement vu la planète rouge aussi bien filmée. J'étais un peu déçu au niveau du scénario : je m'attendais au truc de la sonde qu'il retrouve, j'aurais aimé qu'il essaie de sonder un peu les mystères de la planète, hélas le film s'oriente sur le story telling de la survie. Plus de place pour la poésie dans le cinéma moderne. Quid de l'eau sur Mars ? De son horizon plus restreint (c'est une planète plus petite) ? Des crépuscules violets qu'imaginait Robinson dans sa trilogie sur Mars ? J'ai toujours énormément d'attente, forcément j'ai été un peu déçu du manque de mystère.


La deuxième partie est plus décevante, c'est orienté action et bons sentiments. Le héros quitte la planète sans états d'âme, il veut rentrer, point. La Chine aide les Etats-Unis avec un lanceur tenu secret. Un petit génie propose une fronde gravitationnelle pour venir récupérer le héros, et évidemment le rendez-vous ne se passe pas comme prévu. J'ai beaucoup aimé la poésie des retrouvailles emmêlées dans le filin flottant dans l'espace, mais sinon j'ai suivi poliment, sans plus.


Et la patte de Ridley Scott, me direz-vous ? Il est loin, le temps de son fétichisme pour les projecteurs éclairant tout en oblique, du goût pour l'obscurité. Seul sur Mars est un film résolument diurne et "réaliste". L'interprétation est fort bonne (Ha, Jeff Daniels en patron de la Nasa), je mettrai juste un bémol sur l'actrice qui joue le capitaine, que j'ai trouvé un peu fade ; les vannes de geek sur le Seigneur des anneaux étaient dispensables.


Dans sa structure, ce film m'a beaucoup fait penser à un récit de catastrophe comme en écrivait Arthur C. Clarke (par exemple Les gouffres de la lune). Mais Clarke avait un sens de la poésie qui manque un peu à ce film. C'est beau visuellement, mais ça manque un peu de mystère.

zardoz6704
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le 1 nov. 2015

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zardoz6704

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