Ridley Scott signe enfin son retour !

Annoncé comme une "bouffée d'oxygène" de la part de son réalisateur, "Seul sur Mars" est un film de science-fiction de 2h20 sorti en octobre 2015.
Il était attendu par un grand nombre de fans et de critiques qui espéraient voir en lui le véritable retour de Ridley Scott qui n'avait pas su convaincre avec ses dernière réalisations.
Il est adapté du roman "The Martian" d'Andy Weir et du côté casting, on retrouve des têtes d'affiches déjà présentes la même année dans d'autres films à savoir : Matt Damon, Jessica Chastain (vue le même mois dans "Crimson Peak" de Guillermo del Toro ), Kate Mara (vue la même année, aux côtés de Miles Teller, dans "Les Fant4tisques" de Josh Trank.) ou encore Michael Pena ( qui jouait, quelques mois auparavant, dans "Les dossiers du Vatican" et "Ant-Man").
Pour commencer, il me semble utile de dire que le titre français est peut-être mal choisi. "Seul sur Mars" amène à penser - pour ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre d'origine - que nous allons suivre le quotidien d'un personnage qui sera seul tout au long du film.
Je déplore alors le manque de traitement du personnage car bien que seul la majorité du temps, le film ne s'attarde pas assez, à mon goût, sur son passé, ni sur se qu'il ressent ou pense. On survole alors ses possibles évolutions psychologiques dues à l'impact d'une solitude qui au bout de quatre ans doit fortement peser.

Je rappelle alors que le titre d'origine du film est "The Martian" -pouvant être traduit par "Le Martien" -, qui est peut-être un titre plus adapté à ce qu'il propose...

Dès les premières minutes, Matt Damon est livré à lui même, contraint à s'adresser à ses caméras et de se débrouiller seul pour survivre. Il doit alors faire face à deux problèmes. Le premier étant de trouver un moyen de subvenir à ses besoins primaires ( boire et s'alimenter ), sur une durée de quatre ans et le second de ne pas perdre le moral.
Bien que j'aurais préféré un personnage plus approfondi sur le plan psychologique, j'avais peur ,en revanche, de sombrer dans l'ennui d'un film s'apparentant à un simple "MOON" sur Mars avec un budget de réalisation plus important.
Au final, j'ai été agréablement surpris de voir cette monotonie cassée par la joie de vivre du protagoniste mais aussi, par la mise en place de sa mission de sauvetage.
Un autre point positif est le fait que ce dernier puisse communiquer avec des personnes extérieures.
Cela donne l’occasion au film de désamorcer, par moment et en partie, la dramaturgie de son intrigue en permettant, par exemple, aux personnages d'avoir des interactions entre eux mais aussi au film de proposer une palette émotionnelle large acceptant la tristesse, le doute mais aussi la joie, à travers des pointes d'humours renforçant le caractère grand public de l'oeuvre.
Au niveau de la réalisation, je suis déçu que Ridley Scott n'est pas atteint des sommets... Se laissant, à mon goût, dépasser par d'autres productions actuelles tels que "Gravity" et "Interstellar".
"SEUL SUR MARS" se veut donc bien moins impressionnant que ces deux autres films en proposant des images très réalistes mais n'ayant rien de transcendant.
On peut en revanche saluer le travail effectué sur l'échelle des grandeurs car Ridley Scott s'amuse, par exemple, à accentuer le gigantisme des reliefs Martiens en abusant de la comparaison entre la taille des rochers et celle du buggy de Matt Damon.
- Petit bonus à une "nuit américaine" fabuleuse utilisée pour magnifier les paysages désertiques de Mars -

Au final, "Seul sur Mars" est un divertissement de qualité qui assume et appuie son caractère léger.
Il surfe alors sur des vents contraires à ceux soufflés par les dernières productions s.f en date.
Oui, "SEUL SUR MARS" se veut décontracté, misant sur l'humour et non sur le fatalisme. Le monde futuriste ici présenté va donc à l'encontre de l'univers et du climat presque chaotique qui nous était exposé dans "INTERSTELLAR". Il faut donc attendre la moitié du film pour rencontrer le premier problème majeur, le premier élément de tension. Il faut retourner chercher Matt Damon, oui mais comment? Quels sont les risques encourus, comment faire face aux problèmes de ravitaillement? Il faut trouver des solutions, agir vite mais surtout bien.
Et c'est la toute la beauté du métrage il arrive à surfer sur la vague de la décontraction mais aussi d'emprunter des voies bien plus palpitantes.