Le pitch sur papier peut attirer tout amateur du genre de l'espionnage: un chalet isolé, une ancienne espionne ayant oeuvré pour l'organisation Silvercloud. L'espionne revenue à la vie civile découvre qu'on la surveille et que son chalet, même perdu loin de tout, est truffé de micros ! Et que son sombre passé resurgit pour mieux lui faire cracher ses secrets.
Ajoutez à cela tous les projecteurs braqués sur Asia Argento qui, outre qu'elle soit la fille du maître des gialli et qu'elle a joué dans certains d'eux avant de réaliser des thrillers perturbants, outre sa plastique que l'on sait, s'est déjà illustrée dans le genre de l'espionnage relevant le niveau du tout premier opus de la franchise XXX.
Passionnant !
Le film s'avère bon mais différent.
L'ex-espionne est d'emblée sur le départ et découvre UN micro en faisant ses derniers préparatifs ... exit donc la paranoïa attendue, qui e sera tentée qu'à travers l'irruption soudaine, comme liée à cette découverte de ceux qui veulent obtenir les preuves qu'elle détient. Ce qui eût pu constituer une approche intéressante si le froid, l'isolement et la folie avait à jouer dans cet ensemble. Mais non, rien de tout cela.
La performance porte donc sur une heure trente de film en faux huis-clos à suivre Asia Argento aux prises avec un passé qui refait surface et sert de toile de fond au retour d'une relation amoureuse qui trouble son jugement. D'une part, la géopolitique autour d'un complot contre Obama orchestrée par des maîtres chanteurs qui auraient voulu acheter Kang - son conseiller, pas l'antagoniste de la phase 2 du MCU -; d'autre part, une héroïne aux prises avec des voix au téléphone comme des bons et mauvais anges et cette question: qui l'aide et qui la trompe ?
Très souvent, le film effleure ce qui aurait pu le faire briller avant de retomber dans le silence, l'obscurité et le froid blanc et bleu de ses somptueux décors extérieurs. Même la séquence de tension finale doit plus au jeu de regards d'Asia Argento qu'au reste des effets mis en scène pour générer les enjeux de ce qui se déroule à l'écran.
Trop de flou narratif tue le flou et, parfois, le film fait même téléfilm.
Top secret mais trop feutré, le film distrait assez intelligemment, sans plus, hélas.
***
Détails de la note:
6 étoiles
Mais déception par rapport aux attentes créées que renforce l'incontournable obole SJW* qui fait subir au métrage un score ESG: -1 étoile.
D'où 5 étoiles au lieu de 6.
* Asia Argento oblige, paradoxale baronne MeToo, accusée de viol sur mineur masculin- comme quoi les monstres de rumeurs s'entre-dévoraient dès les balbutiements du sous-courant de pensée - a certainement été à l'origine de ce choix qui aurait été plus intéressant pensé dans la mixité.