Bonheur de découvrir l’intrigant nouveau film de Dominik Moll, dont tout le monde se souvient de son premier coup d’éclat en 2000, avec l’inquiétant et remarquable Harry un ami qui vous veut du bien.
Disons-le d’entrée, Seules les Bêtes s'avère objectivement être son film le plus abouti depuis son premier coup d’éclat cinématographique cité plus haut, car on y retrouve notamment la même atmosphère mystérieuse. Adapté du roman éponyme de Colin Niel paru en 2017, le récit du film garde la même structure narrative en chapitres et rajoute uniquement deux ressorts dramatiques pour rester fidèle au livre. L’intrigue met du temps à se mettre en place pour mieux nous perdre ensuite en suivant le point de vue subjectif d’un personnage à chaque nouveau segment. Chaque partie gigogne permet d’éclaircir la précédente, mais apporte également de nouvelles zones d’ombre dans notre esprit. Ce puzzle sous la forme d’un thriller psychologique brille par sa mise en scène précise et par une une écriture scénaristique âpre. Une quête d’amour amplifiée par l’interprétation de Denis Ménochet bien accompagné par la touchante Nadia Tereszkiewicz (récompensée par le Prix de la meilleure actrice au Tiff 2019) et les impeccables Damien Bonnard, Laure Calamy et Valeria Bruni Tedeschi. Un polar existentiel réussi !