Depuis, Harry, un ami qui vous veut du bien, Dominik Moll m'avait surpris comme scénariste dans la série Eden, récemment diffusée. En-dehors de ces deux étapes, je n'avais pas vu d'autres œuvres l'impliquant.
Seules les bêtes est bien construit en chapitre distinct qui permettent d'appréhender l'évolution des situations à chaque fois sous des angles différents, permettant une montée de la tension lente et parfois chaotique.
Mais je n'ai pu m'empêcher de penser au film "Le Cercle Rouge" de Melville dans la mesure où le principe de ce chef-d’œuvre me parait respecté : "Quand les hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents ; au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge". La logique suivie par Dominik Moll répond en écho à cette structure d'autant que le montage habile et très technique ne comporte aucune faiblesse. C'est un bel exercice assez bluffant, même si la tension mortifère de la partie française retombe en Afrique en passant par une sorte de farce comique, mais pas déplaisante.
Le final sur les Causses de Lozère peut paraitre sympathique mais engendre plutôt une sorte de malaise compte tenu des relations qui s'étaient installées entre Monique et Armand.
Les acteurs sont tous brillants à commencer par Denis Ménochet, agriculteur en mal d'amour, déçu par son épouse interprétée par Laure Calamy, et on comprend très vite que le silence qui les entoure n'est finalement que le responsable de leur détachement.
Quant à l'enquête policière à peine conduite par Bastien Bouillon (excellent dans Debout sur la Montagne) ressemble plus à une sorte de thérapie de couple plus qu'à une vraie intrigue.
Enfin, la conclusion est assez originale sous forme de clin d’œil, mais peut-être pas forcément habile dans la mesure où elle soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses.
De toute façon, c'est un bon moment de cinéma et je ne peux que vous conseiller cette sortie dans les salles obscures.