J'ai eu envie de revoir Seven dernièrement. Et j'ai bien fait car dans mon souvenir et mon petit esprit tordu il y avait des scènes de La Neuvième Porte de Roman Polanski qui se mêlaient aux tableaux sombres et sanglants de David Fincher. Diable, comment ai-je pu confondre les deux ? Les années 90 sont décidément passionnantes.
Quel plaisir que ce thriller psychologique ! Porté par des acteurs au top de leur forme, Seven est sans conteste un bon film, avec une intrigue stimulante dans un environnement bancal et légèrement inquiétant - pièces sombres, meurtres astucieux, lumières tirant sur le gris, personnages abîmés.
L'inspecteur David Mills (Brad Pitt) arrive à la brigade criminelle pour remplacer WIlliam Somerset (Morgan Freeman) qui part à la retraite. Avant son départ définitif, et contre son gré, ils sont amenés à travailler ensemble sur une enquête sordide : des meurtres qui punissent les pécheurs. Et je ne parle pas de marin. Le tueur sadique assassine suivant les 7 péchés capitaux.
Pour vous donner un avant goût (attention, spoilers) :
- L'obèse gourmand dont l'estomac a explosé à force d'être gavé ;
- La jeune femme orgueilleuse défigurée (bye bye Beauté) ;
- La prostituée pénétrée à coup de strap-on aiguisé ;
- Et je vous laisse le plaisir des 4 autres
La force du film réside dans son rythme. L’enchaînement des scènes, le dévoilement des meurtres, l'évolution de l'enquête, et la découverte progressive de la psychologie de l'assassin. Le rapport aux péchés capitaux rend nécessairement prévisible l'arrivée des meurtres. Cela n'en retire pas moins le plaisir : quel péché ? qui ? comment ? pourquoi ? Tant de questions qui suscitent un intérêt croissant et palpitant.
Comment être insensible avec un Brad Pitt investi, dont la confiance en soi est mise à rude épreuve ou un Morgan Freeman désabusé, abruti par son passif de policier qui s'ouvre progressivement au contact de Mills et son épouse (Gwyneth Palthrow) ?
Et le meurtrier, c'est jubilatoire. Il (dont je tairai le nom) est excellent dans ce rôle de tordu qui sait très exactement ce qu'il fait et qui obtient ce qu'il veut de qui il veut. Tellement bon que la fin en est renversante. Arrivant doucement, le dénouement nous frappe en pleine face, à tel point qu'il est difficile d'y croire. Et on ne veut pas y croire. Mais pour comprendre ce qu'il en est, il va falloir voir ou revoir Seven, et ce pour 7 raisons :
- L'intrigue bien ficelée
- Le visuel des meurtres
- La méthodologie des crimes
- Les acteurs
- La relation Mills - Somerset
- L'environnement stressant
- L'assassin
Follement Vôtre, Toto