La gourmandise, l’avarice, l’orgueil, la paresse, la luxure, la colère et l’envie. Ces vices, appelés les sept péchés capitaux, sont responsables de la plupart des péchés selon l’Église. Dans Seven, un psychopathe se faisant appeler John Doe décide de régler ses comptes avec la société en tuant des personnes qui représentent, à ses yeux, ces péchés. Deux enquêteurs, David Mills qui est un bleu dans la brigade judiciaire, et William Somerset, un vétéran proche de la retraite, sont chargés de l’affaire. Ce dont ils ne se doutent pas, c’est que cette affaire va les plonger dans un niveau de sadisme et de folie rarement atteint.


Réalisé par un David Fincher relativement inconnu à l’époque (Seven est son deuxième long-métrage), le film le propulsera au rang de superstar du cinéma. Avec une mise en scène sombre et sans concession, les plans de Fincher donnent cette impression de présence privilégiée du spectateur au fil des découvertes macabres des deux détectives. L’immersion est totale dans ce qui est, pour beaucoup d’amateur, le chef d’œuvre de Fincher et l’un des meilleurs thrillers du cinéma.


La scène finale, ultime confrontation entre les trois principaux protagonistes, clôt l’enquête en apothéose, dans un niveau de stress étouffant. L’alternance des plans confèrent une esthétique irréprochable à la scène.


Le nom que se donne le psychopathe, John Doe, n’est pas choisi au hasard. Aux États-Unis, John Doe est le nom donné à une personne dont l’identité n’a pas été découverte. Le tueur en série montre ainsi qu’il ne cherche pas la gloire, mais à endosser le rôle anonyme d’ange exterminateur. Interprété par un Kevin Spacey magistral, véritable incarnation de la terreur et prédateur d’une froideur faisant douter de son humanité. Face à lui, l’expérience du personnage de Morgan Freeman et la fougue de celui de Brad Pitt ne permettront pas d’arrêter le massacre. L’impuissance est un aspect intrinsèque de Seven. Les cadavres s’empilent et seul John Doe a la capacité d’y mettre un terme.


La volonté de purifier la société de ses âmes jugées perdues par certains est un acte qui paraît tout de suite irrationnel. Cette excuse sert tout simplement d’exutoire à la violence et à la monstruosité de ce personnage qui ne demandent qu’à être libérés. Ces pêchés, nous les pratiquons au quotidien, parfois même sans nous en rendre compte. Par exemple moi, pas plus tard qu’hier, j’ai réalisé tous les péchés en moins d’une heure ! Je rentre du taf, je passe devant une boulangerie et j’y entre pour m’acheter un chou à la crème. Je sors, je croise un gamin qui regarde, l’eau à la bouche, ma pâtisserie. Je lui tapote gentiment le haut de la tête en l’encourageant à travailler dur, comme moi, pour pouvoir s’acheter tous les choux à la crème qu’il désire. Je rentre chez moi, m’affale sur mon canapé. J’ai tout à coup l’envie d’un soda, mais un véritable abysse me sépare du frigo situé à deux mètres du canap’. Pour me consoler, j’allume ma télé et regarde la chaîne de clip Ofive où plusieurs paires de fesses twerkent dans un rythme endiablé. Je ne zappe pas. Clip suivant, Hello d’Adele. J’éteins rageusement la télé. A ce moment entre ma copine dans le salon, un soda à la main et boit d’une traite le reste de la canette sous mes yeux. La salive me coule encore de la bouche depuis...
Si un psychopathe lit ces sornettes, tout ceci est une vaste fumisterie. Je déteste les choux à la crème (c’est un péché la lâcheté ?).


Seven, à consommer sans modération.

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le 28 oct. 2016

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Vincent Ruozzi

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