Heureusement que le talent n'est pas un péché

Je n’avais, à ce jour, pas encore eu l’occasion de découvrir un film de David Fincher, soit juste ce qu’il faut pour revenir sur sa première collaboration avec Brad Pitt.

Difficile en tout cas de parler avec originalité de Seven, sombre thriller brillant et virtuose, si ce n’est pour en faire une fois de plus l’éloge, comme la plupart des papiers.

Seven peut se targuer d’être orgueilleux. Il ne possède que des atouts inéluctables. Un casting de choix, une bande-son audacieuse et, surtout, une réalisation ainsi qu’un montage parfait.

Une vraie claque visuelle,une très belle leçon de cinéma, une pâtisserie qu’on se délecte de déguster encore et encore. Question gourmandise, il atteint des sommets et, comme toute recette, on a essayé de l’a copier sans jamais arriver aux saveurs de l’original (le collectionneur, résurrection).

Bien plus que de laisser le spectateur dépourvu de tout véritable repère face à une histoire dure et sans concession, Fincher veut une véritable plongée en apnée et nous emmène avec lui dans sa vision du désespoir. Ainsi il affiche une note d'intention claire : réaliser le mètre étalon du film d'ambiance car ici, pas d’accélération de rythme à des fins bassement spectaculaires ne reposant que sur une débauche de coups de feu et d’explosions mais sur une tension graduelle atteignant des sommets de terreur tout en se laissant porter à son rythme traduisant celui d’une enquête minutieuse où plus le temps passe, plus le temps presse, plus le stress monte et se décuple.

Une écriture très pragmatique dans le déroulement de son récit aimanté et si captivant.
Si on ne voit en aucun moment les crimes ce n'est pas tant pour effrayer plus efficacement le public aussi parce que cela n'intéresse tout simplement pas Fincher. Pour lui, la violence sociale qui se dégage des scènes de rues entre les divers énergumènes croisés est bien plus importante car totalement endémique et véritablement concret.

S’il est brillant dans son écriture, Seven l’est tout autant dans l’interprétation. D’une part, d’un Morgan Freeman, véritable caméléon du cinéma capable de se plonger dans n’importe quel rôle, son expérience déteint sur; à l’époque, le novice Brad Pitt.
Mention aussi Kevin Spacey pour qui folie n’aura jamais aussi bien collé à son rôle. Nous n’avons pas un duo, mais bel et bien un trio gagnant à en faire saliver n’importe quel directeur de casting.

On vous sent en colère du manque de détail sur la luxure, bande de vicieux !

Concernant l’avarice, Seven en est tout le contraire. Il offre l’opportunité à tout le monde tant devant que derrière la caméra ainsi qu’aux personnes devant l’écran d’assister à l’écriture d’une très belle page dans l’histoire du thriller moderne crépusculaire, sorte de film sur le passage de flambeau, emprunt d’une triste mélancolie, que la pluie incessante caractérise en permanence l’atmosphère ambiante, se renforçant tout au long du métrage.
Oui, je ne sui pas avares de compliments concernant le film de Fincher.

Pour ce qu est de la paresse…j’en reparle juste après la sieste !
Fincher a réalisé le thriller ultime à l’atmosphère inégalée et inégalable (renforcée par une photo époustouflante) où le cinéaste nous plonge dans un voyage aux confins de l’horreur faite d’hommes dans une exploration de ses pires facettes.

De vrais idéaux se confrontent ici parsemée de symbolismes au risque de s’aventurer sur les traces d’une réflexion pessimiste sur le genre humain.

Oeuvre sombre, nihiliste et impitoyable offrant une vision dantesque, taciturne et alarmiste de la société de la fin du XXème siècle.

Et s'il devait y avoir une preuve définitive de la grandeur de ce film, retenons ce qu'était allée clamer une spectatrice choquée à Fincher lors d'une avant-première : "Il faut vous enfermer ! ”
Si ce n'est pas la reconnaissance du génie...
DivinecomdiedeDante
8

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Créée

le 22 nov. 2014

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