Le sujet du film en lui-même est déjà une révolution. Généralement, les serial-killer agissent à cause de gros problèmes psychologiques et le plus souvent pour assouvir des pulsions contre nature. Rien de tout ça avec John Doe qui entend nettoyer la ville des vices qui la ronge. Les méthodes employées sont un peu extrêmes mais comme le dit si bien le principal intéressé "Quand vous voulez que les gens vous écoutent, il ne suffit pas de leur taper sur l'épaule, il faut y aller à grands coups de marteaux." Rarement la psychologie du tueur n'avait été aussi soignée. Rarement la violence n'avait été aussi méticuleusement orchestrée et pourtant presque toujours occultée, la caméra de Fincher se limitant à montrer les résultats. Les jeux sur la lumière composés par Darius Khondji contribuent à donner au film une atmosphère malsaine, oppressante, renforcant encore le pessimisme de Somerset qui a perdu la foi à force de côtoyer le mal à longueur de temps. Le contraste entre les deux inspecteurs est lui aussi un des moteurs du récit. A la sagesse et au pessimisme de Somerset s'opposent la fougue et l'optimisme de Mills qui croît encore au triomphe du bien contre le mal. On verra plus tard que sa prise de conscience sera la plus douloureuse qui soit. Le reste du casting est lui aussi très réussi. Robert Lee Ermey, à l'origine prévu pour incarner John Doe, est excellent dans le rôle du capitaine de police, le fiston Freeman fait une apparition remarquée en spécialiste des empreintes, et même Gwyneth Paltrow est à la hauteur. Une totale réussite qui mérite de figurer en bonne place dans votre dvdthèque. Les points forts : A scénario hors-norme, film hors-norme. David Fincher réinvente le thriller et non content de confirmer Kevin Spacey comme le nouveau chouchou du grand public, il lui offre un des plus beaux duos de la décennie. Les points faibles : Les péchés 4 et 5 sont un peu trop survolés en comparaison avec les deux premiers.