Dans une ville grise où il pleut tout le temps, les inspecteurs Somerset et Mills (Morgan Freeman) enquêtent sur un serial killer qui commet ses meurtres en s’inspirant des sept péchés capitaux.


Fidèle à son style et à sa fascination pour l’abject qui lui fera commettre son atroce Fight Club, lui aussi avec Brad Pitt, David Fincher nous propose un film policier dont l’ambiance glauquissime en rebuterait plus d’un, et pas forcément à tort. On a en effet beaucoup de mal à accrocher à une enquête qui débute comme un polar de série B, avec force images irregardables à l’appui, renforcé par le fait que la plupart des personnages ont un air déprimé qui n’enthousiasmerait guère le spectateur le mieux disposé.
Mais il faut l’avouer, pour ceux qui ont le cœur bien accroché et qui sont prêts à passer deux heures dans un monde sombre et déshumanisé, qui correspond malheureusement sans doute à des réalités bien tristes, il reste un film qui devient fascinant, particulièrement à partir du moment où le psychopathe John Doe prend enfin un visage, d’autant que ce dernier n’est autre que celui de Kevin Spacey, dont l’immensité du talent n’est pas à démontrer. A partir de son apparition, on peut en effet se délecter à chaque instant du tourment psychologique dans lesquels il emporte ses policiers, en même temps que son spectateur, et on pourra l’apprécier d’autant plus que son introduction dans le film correspond au moment où David Fincher décide de nous faire sortir de la ville et ainsi, de quitter la crasse de son décor urbain moche et terne pour un grand espace plus ensoleillé.
Ainsi, on pourra s’ennuyer devant un film qui prend parfois trop son temps, on pourra détester ce goût pour l’ignoble qui anime le cinéma de Fincher, on pourra décider de rire d’un message qui nous déclare tout en même temps que le monde est moche mais qu’il vaut tout de même la peine de sa battre pour lui, mais on aura du mal à oublier un film qui se termine sur une des scènes finales les plus prenantes de tout le cinéma policier, et rien que pour ça, on peut le dire, Seven mérite son statut de film culte.
Enfin, on pourra tout de même se demander si pour en arriver là, on était obligé de passer par toutes ces étapes abjectes et éprouvantes, et personne ne pourra vraiment remettre en cause la légitimité d’une telle question.

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le 2 sept. 2016

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Tonto

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