Quand la trame d’un film est très claire quasiment dès le départ, la seule chose pouvant rendre le film intéressant à mon sens, c’est le voyage proposé par le réalisateur, qu’il soit esthétique ou émotionnel, et pas les rebondissements que peut offrir la fin. Cela ne justifie pas pour moi d’avoir une trame écrite d’avance, au moins dans ses jalons principaux, ici, les meurtres.
La différence avec un film comme Kill Bill (les deux volumes) repose dans le fait que l’enchaînement déjà connu par les spectateurs peut être apprécié, au moins visuellement pour son esthétique, et la fin ne nous décevra pas car elle était anticipée. Si on ne fait qu’attendre la fin pour un semblant d’inattendu, autant sauter toutes les péripéties en amont. C’est exactement le cas selon moi pour Seven.
Quelques aspects cependant sauvent le film, et le sauvent plutôt bien : une exposition bien ficelée avec des acteurs au top, une scène de poursuite haletante, la révélation abrupte du meurtrier, et les rebondissements appréciables de la fin du film. Les angles de vue pendant les principales discussions du film révèlent parfaitement les rapports de force, avec notamment un Kevin Spacey presque dominant dans la dernière scène.
En somme, si ce film n’atteint pas les sommets que son casting aurait pu lui apporter, ce n’est pas de la faute de David Fincher selon moi, mais plutôt d’un scénario mal construit, laissant peu de place à l’incertitude jusqu’à sa dernière scène.