On ne commence pas l'année 2018 sans voir Seven Sisters avec la très talentueuse Noomi Rapace.
On s'en doutait un peu, du talent il en fallait pour interpréter avec brio sept personnes bien distinctes. =)


Un petit air d'Orphan Black (LA SERIE à ne manquer sous aucun prétexte avec la brillantissime Tatiana Maslany) se serait-il glissé par inadvertance dans le scénario? Moui...
A cela près que les histoires sont parfaitement incomparables.
Dans Seven Sisters, sur fond de dystopie, on plonge dans le quotidien de Sept soeurs élevées par leur grand-père.
Le problème ? La société prime l'enfant unique car les places sont limitées.
L'humanité fait face à une surpopulation empêchant l'existence d'une fratrie.
Le gouvernement s'attelle donc à la cryogénie lorsque cette règle ultime n'est pas respectée.
Et il arrive fréquemment que des enfants pauvres, en surpopulation dans les bas-fonds sociaux, en fassent les frais. Jusqu'à ce qu'une nouvelle ère arrive, certains enfants sont donc cryogénisés en attente d'une vie meilleure, des décennies plus tard.
C'est en tout cas ce que le gouvernement veut faire croire.
Car sous cet aspect potentiellement logique se cache une vérité bien plus cruelle.


Chacune des soeurs a été baptisée comme un jour de la semaine mais elles sont toutes une seule et même personne dans cette société surabondante :Karen Seldman.
Ainsi, chaque journée de travail et de sortie hebdomadaire est effectuée par une soeur en fonction de son prénom : Lundi sort le Lundi, Mardi le Mardi et ainsi de suite...
Lorsque Lundi ne revient pas de sa présentation, toutes s'inquiètent. Et si elle s'était fait piéger ? Et si quelqu'un avait découvert la "supercherie" qui les maintient en vie depuis plus d'une vingtaine d'année ? S'ensuit alors une course poursuite sans relâche dont on ne sort pas indemnes, à la manière d'un thriller haletant et fantastico-futuriste.


Bien que les perruques qui permettent à Noomi Rapace de jouer sept personnes à la fois soient parfois ostensiblement criardes (Oui, bon, disons très flagrantes), elle se débrouille comme un chef pour camper 7 rôles différents et c'est une grande réussite.
Mimiques, caractères, style, qualités... tout ce qui dissocie une personne d'une autre, Noomi Rapace l'entretient avec brio en étant à la fois toutes ses soeurs pour une même Karen Seldman.
Crise identitaire oblige, lorsqu'on joue un jeu dangereux, même si le prix est de rester en vie, on finit par ne plus savoir qui on est. Et même si le film dure un moment, on regrette de ne pas avoir passé davantage de temps dans l'enfance de ces 7 soeurs particulières, le bémol se situant donc dans la condensation du film...
Car rien ne doit être laissé au hasard.


Lorsque la plus rebelle rentre blessée et déconfite à la maison, un soir ou elle s'est échappé pour faire du skate, les autres soeurs devront porter la même marque toute leur vie. Les actes de l'une d'entre elles entraînent des conséquences sur chacune des autres soeurs.
Un questionnement maîtrisé sur l'identité, la quête de soi, la responsabilité, les dérives futuristes et l'être. Un joli panel de sujets qu'on effleure tout au long du film.
Mais qui est Karen Seldman ?

Kateriná_Snezan
7

Créée

le 29 janv. 2018

Critique lue 220 fois

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