It's Friday I'm in Love (With Schizophrenia)

Alors oui j'apprécie les dystopies.
Oui moi aussi, et j'aime bien quand il y a un peu d'action. Pour rythmer la narration.
Certes oui j'a-dore ! Noomy Rapace. Et moi aussi. Il en va de même pour tous les moi d'ailleurs – je pourrais même être amoureux, si le réel se rapporte au virtuel de ce que j'ai pu voir. Et yep je suis – vous devez le savoir – sacrément bon public quand on me prend un tout petit peu par les sentiments.
Ok. Noomi y suffit largement mais je reste conscient de la – oups ! – des faiblesses du scénario.
Oui mais j'ai passé un agréable moment tout au long de cette semaine allégée.
Chinoiserie dystopique d'une planète à l'agonie sous le poids des hommes, sept sœurs survivent dans un futur où l'état s'est doté d'un bureau de surveillance des naissances, limitées à un enfant unique par famille. Aux autres c'est la cryogénisation qu'on réserve, un avenir plus tard, quand tout ira mieux... Tyrannie, rébellion, identité et individualité contre le terne moule social, liberté et sororité, le film accumule maladroitement les angles sans jamais vraiment y trancher, joue sans détour la facilité et l'opportunité à tout va, mais tient finalement la route de son


scénario de surface à l'action (dé)mesurée.



Noomi Rapace dévore l'écran. Comment donc ferait-elle autrement avec sept rôles à l'affiche, me direz-vous ? Voir la bande-annonce pour un aperçu époustouflant ; le film n'est pas en reste. Sept sœurs prénommées de Monday à Sunday, qui ne peuvent s'échapper de leur appartement que dans le costume étriqué de Karen Settman qu'elles partagent tour à tour, lentement, au fil de la semaine : Noomi Rapace, actrice animale, trouvé là 


l'écrin pratique à ses instincts et à nos failles,



explore les facettes multiformes de nos personnalités capitonnées sous l'enveloppe aux impératifs du quotidien, cette schizophrénie sociale qui nous ajuste à chaque instant selon notre état, notre humeur, notre interlocuteur. Ce qu'on cède à l'autre, ce qu'on garde pour soi. Ce qui nous ronge, au point de ne plus savoir nous-mêmes qui nous sommes sous les costumes endossés. Un extraordinaire demo-reel – moyen – pour la comédienne qui y déploie, sinon l'immensité profonde de son talent, quelques larges – d'autres trop courts – éventails de son potentiel. Pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans, dont je fais absolument partie.
Moi aussi.
Moi aussi.
Dont nous faisons tous les sept absolument partie.
Sept fois séduit malgré la brièveté de certains rôles.
On ne peut malheureusement pas en dire autant de Glenn Close, insipide au possible sous le masque du rajeunissement maquillé nécessaire à l'introduction,
blafarde à souhait pour le dernier acte,
une apparition fantomatique au niveau d'un métrage qui ne raconte finalement pas grand-chose.


La morale pourrait se rapporter au respect de l'environnement – c'est le discours de fond qui accouche de la loi autour de laquelle tente de se déployer la narration. Pour autant il n'en est pas question un seul instant ! Ce qui évidemment n'aide pas à l'imprimer. Il pourrait être question de rébellion, de combat pour la liberté à l'échelle du peuple – si la vérité tient bien lieu d'aboutissant final, rien dans la réflexion des personnages ne l'indique. Grosses lacunes scénaristiques, le film sait s'articuler autour de l'action pour tenir éveillé son spectateur : effets spéciaux d'intégration impressionnants de naturel – croyez-nous, nous savons – poursuites, tensions critiques, sièges... tout y passe au fil des clichés inévitables du film d'action urbain ! Sans grande inventivité. Et sans surprise. Pour autant, le rythme et 


l'ensorcellement des regards de Noomi Rapace font le job,



le film passe sans accroc, divertissement un peu en-dessous de ses thèmes mais divertissement efficace pour celui qui s'y laisse aller sans grande attente.
Le demo-reel a de l'allure – ou pas.


Déception évidemment quant à tout ce qui pourrait se dire au cœur de cet univers en tapisserie, mais péché mignon de l'amoureux de Noomi Rapace que nous sommes, What Happened To Monday pêche de sensibles lacunes mais l'actrice nous y séduit tous. 
Tous les jours de la semaine, Thanks to Noomy, I'm in love with schizophrenia.
Matthieu_Marsan-Bach
7

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Créée

le 14 avr. 2018

Critique lue 210 fois

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