Sex Addiction par pierrick_D_

Sam Ellis est un procureur en pleine ascension,aux portes d'une brillante carrière politique.Mais le voilà soudain frappé d'une violente crise de la quarantaine qui l'incite à brusquement tromper sa femme avec des escort girls.Devenu accro à ces saillies tarifées,il passe de plus en plus de temps à baiser,ce qui met en péril sa situation familiale,ses finances,ses perspectives professionnelles,et lui torture l'esprit car il culpabilise à mort,d'autant qu'il se présente en public comme un champion de l'ordre moral.Ce petit film écrit et réalisé par Mora Stephens se concentre exclusivement sur son personnage principal,qui est quasiment de toutes les scènes et souvent même seul à l'écran.La caméra traque en permanence la dérive de ce type bien sous tous rapports qui sombre soudainement dans la débauche absolue et laisse son addiction prendre le dessus sur tout le reste.Du coup c'est assez pauvre dramatiquement,ça traîne en longueur et l'aspect fauché de l'affaire n'améliore pas l'ambiance.Sam se débat dans une sorte de toile d'araignée qui menace à tout moment de l'engloutir et fait de l'équilibre sur un fil ténu dont il risque fort de tomber un jour ou l'autre.Le bon côté de la chose est que les auteurs ne condamnent pas le personnage,genre "Les chasses du comte MeToo",mais se livrent plutôt à une critique cynique et ironique des moeurs américaines parcourues par le puritanisme anglo-saxon.Ce que fait le protagoniste,ceux qui le lui reprochent le font aussi ou rêvent de le faire,l'important étant de ne pas se faire choper.Comme le lui dit son mentor,le peuple veut croire que ses élites sont meilleures que lui,qu'elles ne partagent pas ses vices,même si tout le monde sait que c'est faux,il suffit que ça ne se sache pas.Au final tous les personnages se révèleront corrompus et participeront à une vaste mascarade où les apparences priment sur la vérité.Patrick Wilson,minéral,incarne tout en intériorité les tourments d'un obsédé sexuel cerné de tous côtés qui s'enfonce à mesure qu'il cherche à s'en sortir.Son épouse bafouée est l'excellente Lena Headey,habituée aux rôles de femmes dures et résilientes.On a aussi Ray Winstone en journaliste faux-jeton et moraliste,Richard Dreyfuss en vieux roublard de la politique et la bombesque Dianna Agron,qui était la fille de De Niro dans le "Malavita" de Besson,en assistante très hot.