Trois réalisatrices (Jane Anderson, Martha Coolidge et Anne Heche) s'attaquent à trois destins de couples de femmes qui se sont suivis dans une seule et même maison. Trois petites histoires de trente minutes qui n'ont pas besoin de durer longtemps pour nous faire ressentir toute une palette d'émotions, avec beaucoup de bienveillance pour leur sujet, dont la première et la dernière histoire sont particulièrement touchantes. On a versé la larme à l'ouverture, et on a fini en gloussant avec compassion, puisque cette comédie dramatique a décidé de ne pas faire les choses comme les autres jusque dans sa forme : on commence par le final triste d'un duo de mamies en 1961, et on termine par le début rigolo et joyeux de deux "aspirantes mamans" en 2000. Commençons donc par les mamies dont l'histoire est déchirante, car la première (Vanessa Redgrave) est confrontée au décès de l'autre (Marian Seldes), sans pouvoir faire son deuil en public (en 1961, un couple de mamies, "ça n'est pas une situation convenable", alors tout le monde la traite comme si elle était une simple amie de la défunte, et elle-même n'a pas le courage d'avouer sa relation pour être une dernière fois auprès de l'amour de sa vie... On est à dix minutes du début, on a déjà le cœur en miettes). Le "volet 1972", quant à lui, suit les premiers pas amoureux d'un très jeune couple de lesbiennes, dont l'une (Chloë Sevigny) est "habillée en garçon" (d'après les préjugés de l'époque), ce qui attire autant sa conjointe (Michelle Williams) que cela la gêne socialement (le regard des autres est cruel, notamment celui d'un groupe de lutte pour le féminisme qui pense que cela dessert la cause... Soupir). Et notre arc narratif favori restera celui des années 2000, suivant le (très) attendrissant couple d'Ellen DeGeneres et Sharon Stone qui essaie d'avoir un enfant. Toutes les galères y passent avec un humour irrésistible : le choix du donneur sur un catalogue en ligne (que les deux femmes regardent comme une liste de courses), la réception en bombonnes réfrigérées, les positions improbables de la mère pour que "cela prenne bien"... Tout ce qui pourrait faire une tragédie larmoyante, tous ces problèmes (en plus de la paperasse) sont tournés en dérision pour en faire un court-métrage incroyablement optimiste, dont on adore les personnages vraiment très vite, et dont le final nous a fait ressortir avec un sourire très niais (et assumé) collé sur le visage. Oubliez le titre racoleur français (Sex Revelations... On dirait un mauvais polar), l'original "If These Walls Could Talk 2" ("Si ces murs pouvaient parler 2", suite du téléfilm éponyme) est un concentré d'émotions diverses, de féminité bien placée, d'ouverture d'esprit sur les autres amours qui existent, mélange un casting époustouflant au service de trois histoires vraiment émouvantes. A tous points de vues, If These Walls Could Talk 2 est un film qui fait un bien fou (d'amour).