Décidément Koretsugu Kurahara est un réalisateur intéressant. Il aura pu faire dans l’exagération façon Hasebe dans Raping! mais malgré l’aspect non réaliste des situations et des infortunes qui s’accumulent, il préfère s’investir dans son couple maudit, de façon maladroite pour l’homme (Ken Yoshizawa) à coup de flash-back pesant et plus habilement pour Mina, femme libre au bord du renoncement et qui choisit l’excès. Le scénario de Tatsuya Asai n’évite pas les invraisemblances parfaitement relativisées et on suit avec plaisir cette rencontre et amour improbables. Koretsugu Kurahara mène son récit sans s’égarer et nous offre deux scènes sur le lac, une somptueuse dans le brouillard et une autre subtile sur fond blanc (ou comment remplacer une scène « chaude » acrobatique par une autre). L’autre qualité du film repose sur l’interprétation fine de Mari Tanaka pleine de contradictions et de fougue. Cette route humide nous offre une agréable promenade.