(Journée Laclos : 4/4)
Laclos sauce teenage : le plaisir premier sera donc de retrouver les passerelles entre le roman et l’époque contemporaine, ainsi que le glissement d’un genre (épistolaire et libertin) à un autre (le pop soap).
C’est amusant cinq minutes, notamment pour la justification des lettres. En 1999, on parle encore de « l’internet », et on préfère écrire des lettres, car « emails are for geeks and pedophiles ».
La grande erreur du film est celle de vouloir jouer la surenchère de la vulgarité pour souligner le subversif de son propos, en témoigne la belle intelligence française visant à traduire le titre « Cruel intentions » en « Sexe intentions ». Ainsi du prix du pari que Merteuil/Buffy annonce lascive et allongée sur un lit à Valmont/Endive : « You can put it anywhere »
Classe, je vous dis, les libertins du XVIIIe siècle peuvent aller se rhabiller.
Ensuite, c’est salade de museau, beau black, pédés honteux, blowjob et rédemption via l’icône du puritanisme, Reese Witherspoon.
Accompagné d’une musique PERMANENTE, le film suit plutôt fidèlement la trame originelle, les lettres étant remplacées par un journal intime de toute beauté pour un tombeur comme Valmont qui semble plus adepte d’Hello Kitty que du gonzo.
Donc, c’est drôle. Ce qui gêne le plus, c’est que c’est vraiment atrocement joué, au point que même la VO donne le sentiment d’être face à un doublage ouigour. On est face à des adolescents jouant les adultes avec une crédibilité avoisinant celle de votre neveu qui joue le chou rouge dans le spectacle de fin d’année des CE1 sur la pyramide alimentaire.
Il existe un Sexe intention 2, qui est le prequel, toujours avec Sebastian Valmont et Kathryn Merteuil.
Et un 3, avec Cassidy Merteuil.
I can’t wait.