Sous couvert d'anti bien pensance, le film relaie gaiement les idées et paroles de l'alt-right, des Trump, Macron, Darmanin, Zemmour et compagnie. Les discours réactionnaires sont à peine dissimulés derrière le gore, les orages de caca, les faux pénis, et un océan de substances.
Plus le film avance et plus on est mal à l'aise avec les relents conservateurs qui traversent les scènes. Sans compter que le scénario est écrit avec un étron sur du papier toilette usagé, et que 99% des scènes sont une orgie sans fin et sans queue (enfin si il y en a plusieurs, pour montrer que c'est un film irrévérencieux).
J'ai vu beaucoup de films Troma, et je suis un grand fan de Tromeo & Juliet, et de Poultrygeist. Mais ces films avaient une consistance, en plus des aspects outranciers. Ici c'est un grand buffet de n'importe quoi, sans intérêt, qui ne sait pas cacher que papy Kaufman est devenu aussi rance que les gens qu'ils dénoncait il y a 20 ou 30 ans. On dirait l'oncle relou des dîners de famille, qui était hippie avant et qui aujourd'hui n'arrête pas de dire qu'il faut arrêter avec le wokisme, et que seuls les fachos peuvent nous sauver de l'apocalypse, entre deux blagues racistes ou sexistes.
Après le visionnage de ce film, on peut légitimement se re-poser la question de l'intention des œuvres précédentes de Kaufman. Là où la nudité et les blagues sous la ceinture pouvaient sembler irrévérencieuses, est-ce que ce n'était pas déjà les symptômes d'un conservatisme bien-pensant, cautionnant les agressions sexuelles ? Faudrait-il maintenant cancel les films précédents de Troma ? On peut se poser la question, et les fans de Troma seraient mieux avisés d'éviter cette œuvre (et les médiocres Return to Nuke Em High 1 & 2 qui précédaient), au risque d'affecter de manière durable leurs souvenirs des autres films Troma.