Danse ta vie

Un comptable japonais tout ce qu'il y a de plus ordinaire aperçoit à chaque fin de journée, quand il prend le métro, une femme accoudée à une fenêtre de façon pensive. Fasciné, il va tout faire pour la rencontrer, et ainsi intégrer le club de danse qu'elle pratique régulièrement, alors qu'il n'a jamais foulé les pistes.

Inconnu sous nos latitudes, Shall we dance ? a tout du phénomène, alors que rien ne le prédestinait à cela. Alléchés par son énorme succès japonais en 1996, les frères Weinstein en achètent les droits pour l'Amérique, et jusqu'à Tigre et Dragon, même coupé de près de vingt minutes, ça sera le plus gros succès d'un film asiatique dans leur pays. Et en 2005, un remake américain, avec Richard Gere et Jennifer Lopez sera réalisé.

Tout cela pour dire que ce film japonais a tout de l’œuvre d'une grande gentillesse, pas méchante pour un sou, car pour Koji Yakusho, danser est non seulement un moyen de s'approcher de cette femme mystérieuse, Misa Shimizu, mais de quitter pour un moment sa vie routinière et ennuyeuse, qui semble affecter sa femme et sa fille, persuadées qu'il voit quelqu'un d'autre. Certes, c'est parfois surligné, mais il y a des personnages vraiment sympas, aussi bien la vieille dame que celui qui se prend pour un danseur brésilien avec sa perruque frisée, ainsi que le monsieur corpulent. C'est ainsi qu'on pourrait que comme la musique, la danse adoucit les mœurs, et ça reste assez bien réalisé, et au fond critique sur la vie terne et monotone de nombreux salary men japonais.

D'ailleurs, c'est réalisé par Masayuki Suo, que je connaissais pour avoir fait le très bon Une famille dévoyée, pas dans le même style, et qui a tout gagné avec Shall we dance ? car il a épousé son actrice principale, Misa Shimizu. En tout cas, son immense succès commercial est mérité, car il a tout pour faire plaisir et sourire, au point d'avoir envie de fouler les parquets...