Je veux juste une dernière danse...

Aux premières images, on attend le pire (du pire). En guise de préambule : d'un côté, le traditionnel monologue d'intro-qui-se-veut-spirituel (et qu'on ne présente plus, à force d'y avoir droit) ; de l'autre, un Richard Gere toujours aussi détestablement imbuvable (pour ceux qui le trouvent détestablement imbuvable, évidemment)... On regrette aussitôt son investissement.

Pas longtemps, heureusement, parce que la magie opère vite, et force est de constater (un brin penaud) que la magie de la danse est finalement beaucoup plus envoûtante que celle d'un aspirant Harry Potter. Car ce qui ressort à chaque visionnage, c'est (au-delà de l'histoire) combien l'auteur aime profondément son sujet, non avec révérence béate mais avec une passion confinant à la fougue. L'histoire EST la danse, les personnages SONT la danse et la B.O., elle, est "musique de la danse". En regard, le reste n'est que prétexte à cette ode romanesque, mais prétexte intelligent, astucieux et sincère.

Le scénario surprend en s'écartant joyeusement des conventions relatives à ce genre de films, les acteurs sont parfaits (ce qui peut étonner, considérant le cursus de certains) et les personnages (caricaturaux, de prime abord) dépassent tous progressivement cette caricature en dévoilant par-delà leur côté pathétique une profonde et touchante humanité.

Hors chorégraphies, la réalisation est peut être un peu plate, c'est vrai, mais si le but du réalisateur était de faire partager son amour des gens et des parquets cirés, alors, on peut dire sans hésitation qu'il a réussi haut la main. Même les plus coincés et les plus réfractaires (je parle d'expérience !) sortiront de ce film avec une irrépressible envie de se précipiter au premier cours de l'annuaire venu (à ses risques et périls !).

Oh, et c'est certainement un détail, bien sûr, mais jamais Jennifer Lopez n'a été aussi belle ! (Il fallait bien que ce soit dit) (Non ?).