Branle bas de combat
Donc après le trip ces pauvres flics (Polisse), ces pauvres handicapés (Intouchables), ces pauvres danseuses (Black Swan), ces pauvres bègues ( Le Discours d'un roi), ces pauvres dépressifs...
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le 14 déc. 2011
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Shame nous permet de suivre Brandon, une sorte de Don Draper 2.0 qui travaille dans de beaux bureaux à New York, est relativement bien payé et prend des cuites avec son patron le soir après avoir signé un contrat.
Steve Mc Queen décide de traiter un sujet plutôt d'actualité et finalement assez peu traité (quoique) : l'addiction sexuelle.
Les qualités du film sont perceptibles dès le début. La mise en scène est totalement maîtrisée, la photographie est glaciale et reflète très bien la personnalité de Brandon, et le jeu des acteurs est tout à fait juste (notamment Michael Fassbender et Carey Mulligan). Au premier abord, la crainte de la vulgarité, du manque de subtilité (mais aussi du manque d'intérêt) semble donc écartée. Et pourtant...
Si Shame ne sombre pas dans la facilité au niveau de la mise en scène, s'agissant du scénario, c'est une toute autre histoire. Le patron de Brandon, David (surjoué par James Badge Dale) est le premier gros raté et cliché du film. Son manque de finesse et sa trop grande naïveté (ou peut-être tolérance ?) sont tout simplement irréels et même insupportables.
La déchéance de Brandon n'est pas crédible (qui jette son pc portable alors qu'il suffirait de supprimer l'historique ?) et le message moralisateur est franchement nauséabond. Montrer la bisexualité du personnage seulement au moment de sa déchéance peut en effet créer un certain malaise...
La cause même du comportement du frère et de la sœur est identifiée mais à aucun moment expliquée. Souvent, la qualité d'un film tient à sa capacité à ne pas tout expliciter, à laisser planer une zone d'interprétation. Ici, c'est juste le vide intersidéral : il n'y a rien à comprendre. Si Brandon et sa sœur se disputent en regardant de vieux dessins animés qui ne passent plus dans les années 2000', c'est forcément parce qu'ils parlent de l'enfance : c'est grotesque et malvenu...
Et franchement, c'est quoi cette fin ? Le film tombe dans la niaiserie la plus totale et amplifie le sentiment éprouvé par le spectateur une fois les dix premières minutes passées : c'est beau mais creux et surtout agaçant.
Ce film est donc une très grande déception puisqu'il détenait un potentiel certain mais le manque de soin et de subtilité dans le scénario (et certains dialogues) rendent son visionnage au mieux ennuyeux, au pire éprouvant et agaçant.
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Créée
le 8 janv. 2015
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