Deux pour le prix d'un

Un empereur chinois est assassiné par un seigneur, qui lui prend sa place, mais ses deux enfants, encore bébés, ont eu le temps d'être sauvés. L'un va apprendre l'art de l'épée, tandis que l'autre va être instruit au combat physique par trois moines Shaolin. Ils se préparent sans le savoir à se venger.

Dans le monde de la Shaw Brothers, Tang Chia a été le chorégraphe de plusieurs films du studio, et en particulier une collaboration féconde avec Chang Cheh, et ce durant une quinzaine d'années. Au début des années 1980, alors que plusieurs réalisateurs avaient quitté le navire, Run Run Shaw proposait à plusieurs disciples de passer derrière la caméra, et c'est ce qui va arriver pour Tang Chia, qui va réaliser seulement trois films, et qui va quasiment clôturer sa carrière en 1984, si on excepte deux participations en tant que chorégraphe dans les années 1990.

Inutile de dire que Tang Chia a été fortement marqué par Chang Cheh, ne serait-ce que dans la brutalité des combats, où le sang gicle à tout va, mais aussi dans le fait qu'ils soient très nombreux, et de plusieurs variétés, aussi bien à l'épée qu'avec les pieds et les poings. Et autant dire que je me suis senti comme un poisson dans l'eau, surtout dans le combat final des frères comme le seigneur qui est un sommet dans la baston, avec notamment l'emploi d'une chaise portée qui comporte elle aussi des armes manipulées par ses quatre serviteurs.

C'est tout à fait dans le ton des films de Chang Cheh, où les femmes n'ont quasiment pas droit de cité, avec quelques passages comiques assez lourdingues comme ce fut le cas dans le cinéma HK de l'époque (avec notamment les trois maitres, et l'un d'entre eux qui louche), des postiches mal collées, du studio à gogo dont des spots de lumière qui suggèrent le soleil, mais c'est du bonheur en barre pour le fan de la Shaw que je suis.