SWEET JESUS MOTHER OF FUCK
Je... Non, rien. C'est juste qu'à ce niveau, je pense sincèrement que les petits gars de chez Asylum sont en réalité de véritables génies. Sharknado, c'est l'apothéose, la compilation climactique de tout ce que ce studio a su produire de pire au fil des années, le boulot de mecs conscients de produire des étrons à la chaîne, mais qui le font à chaque film avec plus de candeur et de ferveur.
Sharknado, c'est John Heard avec son short et son putain de tabouret qui sauve un clébard coincé dans une voiture de requins qui risquaient sans doute de boulotter la tôle pour entrer. C'est Tara Reid qui a vieilli de 20 ans grâce à la magie des liftings. C'est son nouveau boyfriend tellement arrogant, suffisant et cabotin que l'on sait son sort réglé après 3 secondes d'apparition à l'écran. C'est des crachats permanents à la figure de Jaws. C'est une maison inondée par un ouragan qui finit par imploser alors qu'il n'y a pas un pet d'eau au-dehors. C'est des catastrophes naturelles sélectives qui détruisent uniquement les infrastructures essentielles à l'intrigue. C'est des erreurs de montage grosses comme des Big Mac. C'est des opérations de sauvetage complètement farfelues. C'est un SUV qui contient plus d'objets utiles que le sac de Mary Poppins. C'est des requins qui attaquent dans 20 cm de flotte. C'est des punchlines affreusement débiles. C'est un directeur de la photo complètement bourré et des stockshots repiqués sans gêne de dizaines de sources différentes. C'est des téléviseurs (DE)LL. C'est ce gros adepte de la théorie de la conspiration. C'est une course-poursuite neurasthénique avec de la nitro. C'est une bagnole qui explose suite à une fuite d'essence, comme dans GTA. C'est des chemises qui changent de couleur d'un plan à l'autre. C'est Tara Reid qui prend une débroussailleuse par la lame à mains nues. C'est des gars qui balancent des bombes dans des ouragans blindés de requins pour... et bien on ne sait pas trop pourquoi en fait, mais ça a l'air de fonctionner.
Sharknado, c'est tout cela et bien plus encore. Tout ce que je viens d'énoncer ne spoile que 15% du film à peine, il y a un tel souci du détail appliqué à produire de la merde que le long-métrage en touche au divin. Et encore, je n'ai pas abordé la question du mixage sonore ou des effets spéciaux. C'est le genre de film qui vous coincera un rictus nerveux sur la tronche pendant 86 minutes, qui provoquera des séquences d'hilarité générale accompagné de potes et d'alcool fort. Et le plus fort, c'est que c'est un film de passionnés avant tout. Passionnés de merde, certes, mais qui s'appliquent à fournir un travail remarquable.
Au niveau du cahier des charges du nanar catastrophico-naturaliste, c'est le putain de Volcano des putains de films de requins. Comme indiqué sur l'affiche, "Enough said!".