R.I.P. DCEU

Face aux critiques négatives du ton sombre adopté depuis Man of Steel et l'engouement de productions Marvel toutes plus ressemblantes les unes que les autres, DC Comics ont décidé de jouer la carte du blockbuster comique afin de rassasier tout le monde. Aquaman était déjà très décomplexé, avec de l'humour et de la légèreté bienvenue, l'écurie américaine va aller encore plus loin en proposant une aventure familiale soft et sans enjeux. Basé sur le personnage aux multiples noms (il s'appelait en premier lieu Captain Marvel), Shazam! s'avère être l'un des pires films inscrits dans le DCEU aux côtés d'un Suicide Squad insipide et d'un Justice League amorphe.

Après des débuts en fanfare où la Terre a été maintes fois sauvée par différents héros emblématiques, nous nous retrouvons avec un oublié des grandes lignes, un super-héros mineur présenté ici dans une origin story simpliste pour un résultat plus proche du téléfilm que du blockbuster épique. Confié au réalisateur de films d'horreur David F. Sandberg (Dans le noir, Annabelle 2), le long-métrage n'est au final qu'un amas de situations caustiques pas vraiment drôles entrecoupées d'un mini-drama familial bâclé et d'un final contre un super villain obligatoire malheureusement lui aussi peu mémorable. Écrit avec les pieds, sans aucune direction d'acteurs (tout le monde est en roue libre), Shazam! n'arrive jamais à nous éblouir.

Les moins difficiles riront face aux vannes de cet adolescent sérieux qui devient un bouffon débile lorsqu'il se transforme en super-héros ringard, épaulé par un sidekick handicapé aux répliques véloces (le génial Jack Dylan Grazer, déjà vu dans le remake de Ça). Zachary Levy fait le pitre dans son costume rouge sans jamais réussir à nous faire croire qu'il interprète en réalité la version grandeur nature d'un adolescent censément torturé. Quant au scénario, l'intrigue ne démarre que concrètement et mollement au bout d'une heure passée, le reste consistant à présenter les pouvoirs vus et revus du héros.

Quelques références à la pop culture, au film Big (auquel il emprunte malgré lui le concept) et au fait que Superman soit dans la même diégèse, nous n'auront rien de fou à nous mettre sous la dent si ce n'est un ennui mortel. Quand on sait que Sandberg a principalement tourné des séquences au hasard pour faire du remplissage dans le métrage et que quasiment toutes les scènes principales sont dans la bande-annonce, on se doutait que le produit final n'allait pas être mirobolant. Pari raté pour cet essai comique par DC qui peine à se renouveler depuis ses récents échecs et qui nous présente clairement la fin de ce qu'était le DCEU.