Rives et dérives.
On n’avait pas eu de nouvelles cinématographiques de Rebecca Miller (la fille du célèbre dramaturge Arthur Miller) depuis presque une décennie. Pas que ce soit une cinéaste incontournable mais...
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le 18 avr. 2024
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On n’avait pas eu de nouvelles cinématographiques de Rebecca Miller (la fille du célèbre dramaturge Arthur Miller) depuis presque une décennie. Pas que ce soit une cinéaste incontournable mais certaines de ses œuvres nous ont laissé un agréable souvenir, notamment « The Ballad of Jack and Rose » avec le très rare Daniel Day-Lewis et « Les vies privées de Pippa Lee » avec un très joli casting féminin. Deux films touchants et emprunts de poésie et de douceur tragique. On était un peu moins emballé par son dernier, « Maggie a un plan » qui braconnait sur les terres de Woody Allen ou du couple Noah Baumbach/Greta Gerwig, cette dernière étant même la tête d’affiche du film. Malgré cette longue pause, on ne peut pas dire que « She came to me » relève vraiment le niveau. Au contraire, il demeure dans la même lignée en encore moins pertinent. On est en effet face à un film plutôt insignifiant et qui ne restera pas gravé dans les mémoires.
On y suit une demi-douzaine de personnages, issu de trois groupes (deux familles et un équipage de bateau), dans leurs tourments et petites questions existentielles. Problème : tout cela manque clairement de liant et on passe d’une séquence à l’autre sans forcément de logique ni de trame narrative bien huilée. D’ailleurs, il semblerait que les personnages sont amenés à interagir les uns avec les autres sans beaucoup de naturel, la faute à un script peu convaincant qui navigue à vue. Ils semblent tous n’avoir que deux ou trois traits de caractère et s’assimilent à des vignettes de comportement (le déprimé en manque d’inspiration, la psy en pleine reconversion spirituelle ou encore le réactionnaire bigot). Avec le peu qu’elle leur donne à jouer, les bons interprètes que sont Peter Dinklage, Anne Hathaway ou Marisa Tomei, ont du mal à exister et semblent ailleurs.
Comme si elle était consciente de la vacuité de son script, Miller leur donne des métiers peu communs comme pour pimenter un peu cet océan de banalité ou de déjà-vu. On a donc un compositeur d’opéra, une conductrice de bateau commercial et une psychologue voulant devenir bonne sœur (!). Tout cela sonne un peu faux et on n’est guère emballé par cette comédie dramatique qui n’est pas vraiment drôle hormis une ou deux répliques bien senties pas plus qu’elle n’est émouvante. Et ce n'est pas la dernière ligne droite un peu plus fofolle qui va réussir à relever le niveau tant elle apparaît forcée et manquant du brin de folie désiré. Au final, « She came to me » s’avère être une œuvre anodine, presque tristounette qui sera vite oubliée. Très loin des canons du genre de la comédie d’auteur new-yorkaise souhaitée. On s’ennuie même un peu comme les acteurs devant nous devant cette proposition inutile et peu palpitante.
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le 18 avr. 2024
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