Ce « Sherlock Gnomes » se paye l’audace d’avoir un titre encore plus mauvais et imprononçable que son ainé « Gnoméo et Juliette ». Si le premier film a massacré l’œuvre culte de Shakespeare, c’est au tour du célèbre Sherlock Holmes et de son cher Watson issus de l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle d’être mis à mal. Une fois encore, l’histoire n’est qu’un prétexte pour mettre en scène les petits figurants du jardin. Juliette, qui est devenue entretemps une incroyable con... , plus insupportable que jamais, a décidé que ses nouvelles responsabilités de chef de clan sont plus importantes que son cher et tendre Gnoméo. Ce dernier, quant à lui, devient plus stupide et mièvre que jamais. Après un déménagement à Londres, la famille de Gnomes se voit être kidnappée par un malfrat mystérieux, Gnoméo et Juliette assistent Sherlock Gnomes dans son enquête.
Visuellement, le film est très réussi. L’animation est grandiose, les couleurs sont très belles, l’ambiance et l’atmosphère sont réussies. L’apparence des nouveaux personnages est bien pensée. L’action est prenante.
Les défauts se trouvent dans quelques problèmes de rythmes, l’histoire avance soit trop vite soit trop doucement, dans un équilibre plutôt hasardeux. L’intrigue est grossière tellement elle est convenue. J’ai deviné le rebondissement final dès les premières minutes, et finalement, comme j’avais raison, je n’ai jamais été surpris et je me suis ennuyé. L’ennemi de Sherlock Gnomes, l’espèce de bonhomme vêtu d’une tourte, m’a laissé un peu perplexe. Qu’est-ce qu'il est, au juste ? Nous avons aussi droit à une immersion dans le monde de Toy Story, avec un emprunt beaucoup moins subtil ici, dans la présence des poupées, des peluches, et des jouets vivants.
Si l’œuvre manque cruellement d’intention et de créativité, elle puise à droite à gauche tout ce qui la constitue avec si peu de subtilité que ça en devient risible. Toutefois, le divertissement remplit sa fonction, et on passe, au final, un bon moment. Je dirais même que ce deuxième essai est meilleur que le premier, malgré le manque d’homogénéité entre les deux, surtout en ce qui concerne le ton et le contexte.
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