Entamer le Jeu d'ombres, c'est repenser à toutes ces suites aseptisées, pompeuses et quasi-accessoires vis-à-vis de leur franchise respective qu'elles prennent en "otage".
On reprend les mêmes acteurs, on ajoute une gitane pour faire de la figuration, on reprend la même manière d'illustrer les combats, les quiproquos, ainsi que le même style de narration mais en plus nébuleux, plus nuancé, pour donner un semblant de révision par rapport au premier volume de leurs enquêtes mouvementées.
Par conséquent, rien n'a véritablement changé... Monsieur Ritchie n'a pas pris le risque de chambouler une recette bougrement efficace qui lui avait valu un mérite, et dans une moindre mesure, il a eu raison de s'en tenir à ça.
Plus rythmé et alternant bien plus ses cadres d'action en faisant voyager les personnages; ce Jeu d'ombres, cette course aux secrets en hors-jeu continu, est en partie une transposition d'une "Journée en Enfer" dans un contexte d'avant-guerre, entre tous les gadgets qu'elle présente et la recherche tarabiscotée d'attentats sous couvert de tombées politiques. Pour arriver à ce but, on nous jette à la figure une suite de péripéties continuellement explosives... trop explosives ?
Parce que les ralentis dans l'épisode précédent, ça allait encore. Sauf que là, Ritchie est resté appuyé sur le bouton. Foutre un effet de ce genre une fois de temps en temps, je ne dis pas non, mais quand ça dure de longues minutes... désolé, moi je ne ressens pas la "dynamique" vibrante qu'il voulait transmettre. A moins qu'il ait voulu faire de la concurrence acharnée à Zacky et ses pom-pom girls flingueuses.
Par chance, ce dernier point gênant s'atténue grâce à la part de comédie toujours présente qu'apportent Sherlock et Watson de par leurs défaillances communes, et de ce qui incombe à l'un comme à l'autre. C'est ce qui rend le cocktail de ce film intéressant et robuste, mais pas moins too-much sur les bords ; car l'image de détective qui est faite de Sherlock continue de me gêner dans le sens où cet homme n'est plus vraiment un surdoué mais carrément un omniscient imparable.
Insuffisant pour attendre le troisième épisode avec une impatience démesurée, mais je ne bouderai certainement pas mon plaisir d'y retourner une dernière fois. Espérons quand même que le cinéaste britannique ne fasse pas des folies en se parodiant lui-même et en envoyant la sauce plus fort en matière de grand spectacle lourdingue... si il ne veut pas qu'on distribue des sacs à vomi devant chaque salle de cinéma.
Et si je passais au choses sérieuses désormais ?
Je sens comme une odeur de production BBC.