La Galice jusqu'à l'hallali
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Venu du Kenya, Shimoni est le premier long métrage de Angela Wanjiku Wamai, une monteuse aguerrie. Au vu de son sujet, le récit semble s'orienter vers la rédemption d'un homme qui vient de sortir de prison et auquel le curé de son village natal va donner une seconde chance. C'est peu dire que le scénario est bien plus complexe que cela, créant avec une esthétique très travaillée une atmosphère trouble et étouffante, nocturne, notamment, qui se marie parfaitement avec la psychologie torturée de son personnage principal. Avec ses non dits, les lourds silences des uns et le bavardage des autres, avec un mélange des langues, anglais et swahili, qui caractérise chacun de ses protagonistes, Shimoni a des allures de conte tragique, au sein d'un village qui abrite un monstre (ou peut-être deux, qui sait ?). Au-delà de son intrigue dramatique, le film est aussi une chronique rurale, dont les habitants se nourrissent de rumeurs, accueillent l'étranger avec curiosité, suivent les préceptes de la religion mais sont aussi prompts à réagir et à condamner plutôt qu'à pardonner. Shimoni se situe à l'opposé de nombreux produits calibrés qui envahissent régulièrement nos cinémas. La réalisatrice n'a pas choisi la facilité en racontant une histoire très noire, qui plus est en ne l'explicitant que progressivement, mais c'est justement cette exigence, que l'on pourra également qualifier de minimalisme profond, qui n'est pas un oxymore, qui en fait tout le prix.
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Créée
le 20 janv. 2025
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