Un motard, Takeshi Hongo, est enlevé par une organisation criminelle, SHOCKER, qui entreprend de faire un lavage de cerveau sur ses sujets afin d'en faire des créatures cybernétiques. Hongo va hériter de ces pouvoirs, mais sera sauvé à temps par une ancienne employée de l'organisation. Il va ainsi vouloir de venger de SHOCKER.
Shin Kamen Rider fait partie de la trilogie Shin, initiée par Hideaki Anno au milieu des années 2010, durant la production des films Evangelion. Il y aura tout d'abord l'excellent Shin Godzilla, Shin Ultraman (qu'il a seulement écrit), et donc cet opus consacré à Kamen Rider, le héros de son enfance.
Je connais un peu le personnage pour avoir lu le manga (dont il est originaire) de Shotaro Ishinomori, quelques épisodes du remake américain nommé Masked Rider qui était passé au Club Dorothée, et un épisode de la série d'origine qui se trouvait à une époque sur Youtube, om son fameux cri de transformation, Henshin, a fait rêver les enfants.
Pour qui connait le tourmenté Hideaki Anno, on peut dire que son esprit se retrouve totalement dans ce film-là, avec toute une réflexion sur l'utilité de ces pouvoirs à faire la justice ou non, des combats contre des bestioles, le tout dans l'esprit des héros japonais de l'époque, qui rappellent dans l'esprit X-Or si on cherche une quelconque référence. Sauf que j'avoue m'y être ennuyé à plus d'un titre, car je pensais y voir de l'action à gogo, et pas des tourments parfois pesants avec des plans fixes parfois gênants qui rappellent Evangelion par exemple. De plus, on sent que le film a été victime de son tournage fait durant la pandémie, tellement les décors paraissent vides, avec très peu de scènes où il y a du monde, et quand les personnages transformés parlent, c'est à travers leurs casques, ce qui donne un son très étouffé à leurs paroles : pourquoi ne pas les avoir postsynchronisés ? Mais je reconnais que les quelques scènes d'action présentes sont très bien filmées, avec des plans parfois iconiques qui rendent très bien à l'image.
Malgré ces griefs, le film est clairement dans le prolongement existentialiste de l'oeuvre de Hideaki Anno, et une fois n'est pas coutume, la fin propose quelque chose de l'ordre de l'espoir sur une suite possible à Kamen Rider, mais avec le même personnage principal. Peut-être ne suis-je pas assez familier avec l'univers du personnage ou du réalisateur, mais j'avoue m'avoir attendu à autre chose, quelque chose de l'ordre de l'apothéose pour les 50 ans du personnage.