S'il y a une première chose que "Shine" nous apprend, c'est qu'il y a des "Rainmen" partout dans le monde, même aux Antipodes. Pas mathématicien cette fois-là, mais pianiste virtuose, rien que ça ! La vie de notre génie fortement déséquilibré n'est pas un jardin de roses, avec les habituelles persécutions familiales (bâillement !) qui viennent encore compliquer les choses. Mais la seconde chose que le film de Scott Hicks nous apprend, c'est que la niaiserie est le défaut le plus universel, surtout quand un scénario aussi bateau est traité avec autant de prétention auteuriste, et quand on autorise les acteurs à cabotiner aussi effrontément : le nouveau venu Geoffrey Rush n'y va pas avec le dos de la cuillère, et est, du coup, c'est garanti, en route pour l'Oscar. Sinon, il se peut que les amoureux de musique classique y trouvent leur compte, je ne sais pas puisque je n'y connais rien, mais les ralentis ornant les interprétations de notre génie m'ont paru suffisamment pénibles pour me faire passer l'envie de même essayer de m'y intéresser.
[Critique écrite en 1997]