Je pense avoir vu Shining dans les conditions les plus optimales qui puissent exister pour un film de ce calibre et de cette intensité. Imaginez vous dans une grande maison, en plein mois de novembre, le vent souffle durablement sur toute la plaine du sud de la France et les portes et volets grincent à n'en plus finir.
Vu après Blair Witch pour me mettre dans l'ambiance, je suis vite tombé dans la marmite de ce film dont les scènes n'ont pas réussi à quitter ma mémoire jusqu'à maintenant. La montée en puissance du film est jouissive, les plans dans le couloir, le gamin naviguant avec cette ambiance lourde et pesante et même la scène dans la cuisine.
Et puis ce Jack Nicholson, complètement fou, complètement esseulé dans ce grand hôtel qui n'en finit pas de la changer. Ce grand salon qui s'étend sur des kilomètres et lui, seul, avec sa machine à écrire et son envie de finir son bouquin. Hallucinations, angoisse, peur, souvenir d'un hôtel qui remontent petit à petit.
Bien que Stephen King n'ait pas aimé la retranscription de son univers dans ce film, il est impossible de ne pas voir dans Shining un chef d'oeuvre d'angoisse à part. Tellement à part que tous les films d'horreur des années 2000 font peine tellement ils sont si pauvres face à l'envergure d'un Shining, et surtout face au génie cinématographique de Stanley Kubrick.