Ecrit et réalisé par le cinéaste Derek Yee (Une Nuit à Mongkok, Protégé), Shinjuku Incident - Guerre des gangs à Tokyo est un nouveau choc dans la carrière de la méga star Jackie Chan (La Hyène intrépide, Railroad Tigers) qui après First Mission, Crime Story et New Police Story renoue encore avec un registre dramatique et violent. Première Category III (équivalent du moins de 16 ans) produit et interprété par Jackie Chan, le film s'impose comme un thriller ambitieux et sans concession avec également en vedettes Naoto Takenaka (Tokyo Fist, Blood Heat), Daniel Wu (New Police Story, Warcraft : Le Commencement), Xu Jinglei (Lettre d’une femme inconnue, Les Seigneurs de la guerre), Masaya Kato (Crying Freeman, Fighter in the Wind) et aussi la belle Fan Bingbing (Flashpoint, La Filature).
Pour retrouver la trace de sa fiancée Xiu Xiu partie au Japon, Tietou quitte la Chine avec un groupe d’immigrants clandestins. A Tokyo, il trouve refuge auprès de la communauté chinoise qui vie de petites combines pour s’en sortir. Les évènements prennent une toute autre tournure lorsque Tietou sauve la vie de Toshinari Eguchi, un puissant chef yakuza marié à Xiu Xiu. En échange de basses besognes pour le compte d’Eguchi, Tietou exige le contrôle du territoire dominé jusqu’alors par les Taïwanais. Devenu le chef des immigrés du quartier de Shinjuku, Tietou est confronté aux dérapages de ses hommes. La guerre des gangs va s’intensifier jusqu’au point de non retour…
Jackie Chan en acceptant ce film continu dans le virage dramatique opéré depuis New Police Story en 2004, l'acteur a rarement dévié de son image positive dans les années 80 et 90, seul First Mission en 1985, son premier film dramatique d'action et Crime Story en 1993 (dont il avait d'ailleurs à l'époque renié pour sa violence) sont des exceptions. Après New Police Story suivront bien sûr Shinjuku Incident en 2009, 1911 en 2011, Police Story : Lockdown en 2013 et The Foreigner en 2017. Un défi qui saura se montrer salutaire pour sa carrière s'il estime commencer à se faire trop vieux pour des cascades d'anthologie.
Ce n'est pas un film de Jackie Chan mais bien un polar noir sorte de Scarface asiatique avec Jackie Chan. Chan tue et se salit les mains, c'est une chronique noire et sans fioriture, qui tranche méchamment avec le reste de sa filmographie. Qui plus est le film a la bonne idée de ne pas donner à son personnage principal le pouvoir de combattre tel un artiste martial. La première partie du film, qui raconte l'errance des immigrés chinois au Japon, est prenante mais la dernière partie avec les yakusas beaucoup moins en deçà de ce qu'a établi le film jusque-là. Jackie est convaincant dans son meilleur rôle dramatique !