Le retour du ninja

J'avais entamé sans le savoir la série des "Shinobi no mono" il y a quatre ans et j'avais adoré le premier volet, connu pour la distribution française sous le nom de "Le Secret du ninja". Ce deuxième élément baptisé très justement "Vengeance" me donnerait presque envie de revoir ce coup de cœur pour confirmer qu'il ne s'agit pas d'une hallucination tant j'ai trouvé celui-ci un cran en-dessous.

Raizô Ichikawa incarne toujours Goemon Ishikawa dans la continuité stricte des épisodes précédent : ayant survécu au massacre de son école de ninjas et ayant découvert la supercherie de son maître (qui dirigeait également l'école rivale), il aspire désormais à une vie apaisée, tranquille avec sa femme et son enfant, loin de toutes les querelles de pouvoir. Pas de bol pour lui, le nouveau seigneur local entend éradiquer absolument tous les ninjas du territoire, y compris ceux qui avaient essayé de cacher leur activité sur leur CV. Et si Goemon survit, on ne peut pas en dire autant de son fils, qui subit une violence assez marquante des assassins... Point de départ d'une quête de vengeance assez attendue.

Ce qui faisait le sel du premier volet, les séquences d'infiltration, les spécificités de ce chanbara version ninja, a presque entièrement disparu ici, à quelques exceptions près. Le changement de ton est presque radical, ici c'est l'action qui prime, avec quelques séquences très fortes en termes de violence — il y a surtout celle de l'exécution de la vengeance, avec un double démembrement bras / jambe, qui ne laisse pas insensible. On retrouve pour cela la même élégance dans la photographie noir et blanc qui sied si bien à ce cinéma japonais-là, mais sans qu'elle ne serve à accompagner quelque code du bushido que ce soit. Un film davantage tourné vers les luttes politiques.

"Zoku Shinobi no mono" nous laisse sur un gros cliffhanger (il y a la promesse du supplice de la marmite d'eau bouillante...), mais malgré tout en demi-teinte par rapport à mes souvenirs du premier volet.