On sent le regard bienveillant du scénariste Tatsumi Kumashiro sur cette jeune fille cabossée autant que les voitures qui passent. Elle est trop sensible pour être autre chose qu’une victime de ces voleurs à la tire et de la vie en général. Pourtant, elle aime, elle a même le courage d’aimer pendant que flics et petits truands jouent au chat et la souris. Un joli regard sur une histoire de « petites gens ».
Tôru Murakawa qui se spécialisera plus tard sur des films de voyous (The Resurrection of the Golden Wolf, The Most Dangerous Game, The execution game ,The Beast Must Die, Le sang du dragon) réussit faire passer la vie de ces mauvais garçons. Pour sa première réalisation, il montre une technique remarquable : lumière colorée, montage vif, cadrage élaborée, utilisation des miroirs…). La présence de Tatsumi Kumashiro a du jouer sur la bande-son remarquable car on en retrouvera des échos dans Lovers are Wet. Hiroko Isayama (Yuki) et sa consœur (Yoko) de larmes et d’angoisse Yôko Ishidô (8 films chez MovieWalker) sont ici émouvantes dans leur fragilité. Rajoutez la scène d’orgie dans la salle de bain rouge et vous obtenez un film qui donne des lettres de noblesse au genre pinku.